✒ La revue 3★ de patrick : « Prise de tête permanente » sur Une Vie, voire Deux

La revue 3★ de patrick : « Prise de tête permanente »
tome 6 - Une Vie, voire Deux

La saga d'Aila  fantasy


fantasy

Note : 4.6 / 5 avec 283  critiques

La revue 3★ de patrick :

« Prise de tête permanente »

Les états d'âme de ai la deviennent fatigants a force! Autant les premiers épisodes mettaient en scène des actions constructives, autant on commence a se perdre dans des considérations a n'en plus finir avec cet épisode! Et je craint que les suivants ne s'arrangent pas.
(Source : )

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Une Vie, voire Deux
de

aux Éditions UPblisher
Paru le
Environ 596 pages
Prix : 5,99  en toujours disponible
  → ISBN : 978-2-7599-0244-6 en

 
et aussi :
✯ Éditeur : UPblisher
  → ISBN : 978-2-7599-0243-9 en

✯ Éditeur : UPblisher
  → ISBN : 978-2-7599-0245-3 pour

✯ Distributeur : Amazon
  → ISBN : 978-2-7599-0321-4 en pour ceux qui aiment (14,99  €)

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  → ASIN : B072JN3N98 pour

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Extrait gratuit d'un des livres de la saga d'Aila offert par Catherine Boullery, auteure de fantasy (autres passages sur Amazon). Excellente lecture ;)

Aila émergea avec prudence. Soulagée de constater l’absence de nausée matinale, elle sauta de son lit et commença à se préparer. Élina frappa à la porte et entra avec le petit déjeuner :
— Bonjour, dame Aila, votre mine semble meilleure qu’hier. Je suis chargée de vous transmettre une invitation au bureau de sire Sérain pour la deuxième cloche. Avez-vous besoin de quelque chose en particulier ? questionna Élina qui déposait le plateau.
— Pourriez-vous cesser de m’appeler dame Aila maintenant que je ne suis plus la promise de sire Hubert ? S’il vous plaît…
Élina toussota, légèrement gênée.
— Je voudrais pouvoir vous satisfaire, dame Aila. Malheureusement, le démenti de ce qui s’est joué à Escarfe n’a pas encore été prononcé, alors, pour l’instant, je me dois de vous donner ce titre.
— Mais, je n’ai jamais été sa promise !
— Si, devant témoins à Escarfe et cela suffit. Je suis désolée, ajouta Élina en baissant les yeux. Dame Aila ? Je vous invite à manger votre petit déjeuner avant qu’il ne refroidisse et à vous occuper de sire Hubert plus tard…
Aila lança vers elle un regard plein de reproches. Mais pourquoi les gens avaient-ils tant de facilité à décrypter ses humeurs ? Elle avait quand même le droit de garder pour elle ses pensées ! Renfrognée, elle jeta un coup d’œil à Élina qui quittait la pièce. Elle se sentait fâchée parce que son statut de promise n’avait pas évolué, parce que la dévouée Élina avait repéré sa tête de déterrée le jour d’avant et parce que, là, elle avait deviné qu’elle s’apprêtait à foncer chez le sire à l’origine de ce quiproquo. Prince ou non, il ne perdait rien pour attendre !
Ravalant son énervement, Aila s’attabla et attaqua son petit déjeuner avec férocité, gardant bien au chaud sa rage pour la déverser sur Hubert dès qu’elle le croiserait.

Sitôt prête, elle sortit dans le couloir et, auprès d’une servante qui le traversait, s’enquit de l’emplacement de la chambre du prince. Partie à grands pas, elle faillit percuter Hubert au coin du premier corridor.
Il prit la parole en premier :
— Aila, je vous cherchais ! Je voulais vous remercier d’avoir sauvé mon père. Je vous suis profondément redevable.
Sa sincérité désarma Aila dont la colère fondit comme neige au soleil. Il poursuivit :
— À Antan, je sais que je n’ai pas figuré parmi vos plus fidèles partisans, au contraire d’Avelin et d’Orian qui vous ont défendue avec acharnement. J’avoue aujourd’hui qu’ils ont eu raison de me forcer la main. Vous vous êtes acquittée de votre première mission avec succès et, maintenant, vous contrecarrez l’attentat contre mon père. Merci.
Elle inclina légèrement la tête et profita de son silence pour parler de ce qui lui tenait à cœur :
— Sire Hubert, à propos de notre dernière expédition, je viens d’apprendre que m’avoir présentée devant témoins comme votre promise fait encore de moi…
— Je sais, Aila. Nous devrions résoudre ce problème rapidement, mais, pour l’instant, nous devons rejoindre père.
Il l’entraîna à sa suite vers le bureau où tous les autres les attendaient. Elle sourit à Aubin et Avelin, saluant le roi et Adrien.
— Voici des nouvelles pour vous tous, annonça Sérain. J’ai reçu un bref message d’Orian qui prévoit son retour avec Tristan dans une quinzaine de jours. Comme vous le savez, hier, j’ai rencontré la chaînerie des grains et la discussion s’est déroulée de manière un peu houleuse, car ils réclamaient plus que je ne pouvais leur offrir. Avelin et moi avons cherché à les rassurer et leur avons proposé des appuis suffisants pour les aider. Au final, je pense que l’accord conclu, même éloigné des attentes initiales, a fini par satisfaire ses membres. Pour soulager leurs frais, nous prendrons en charge la moitié de la hausse des prix du blé ou du maïs, soit deux sequins par sac. Je leur ai affirmé que je ne monterai pas au-delà de cette participation et que, dès que les cours rebaisseront, je la suspendrai progressivement. Ils ont accepté notre deuxième proposition de leur prêter une compagnie de soldats lors du transfert de leurs plus gros chargements pour éviter les vols. Hubert, je te charge de mettre ceci au point avec le capitaine Garroni. Des questions ?
— Pourquoi… ? commença Aila qui s’arrêta net quand elle aperçut tous les regards fixés sur elle.
— Poursuivez, Aila, dit Sérain.
— Cette mesure s’applique-t-elle à tous les comtés ?
— Pour l’instant, elle ne concerne que la ville et ses alentours, mais les chaîneries des différents comtés vont sûrement se concerter. Elles prendront leur décision et soumettront leur demande en fonction de la mienne à leurs châtelains. En général, la répartition se révèle juste.
Elle chercha ses mots :
— Qui sait, à part ceux qui assistaient à la réunion, que la proposition initiale et généreuse provient de vous ?
— Où voulez-vous en venir, Aila ?
Elle jeta un coup d’œil vers Aubin.
— Je ne devrais probablement pas le dire, mais certains seigneurs s’appauvrissent pour soulager les misères de leur comté. J’en ai vu l’exemple tous les jours sous mes yeux…
Personne ne douta qu’elle parlât d’Elieu et de Mélinda.
— La population méconnaît les sacrifices qu’ils réalisent pour eux. Si dame Mélinda et ses filles ne se rendaient pas dans les villes voisines, personne ne saurait combien elles donnent d’elles-mêmes… Sire, vous semblez rester ici dans votre château. Le peuple ignore que, si le prix du pain commence à baisser, c’est que vous avez agi dans ce sens et que c’est également à vous et non uniquement à la chaînerie qu’il leur faut exprimer leur gratitude…
Sérain se montrait réellement attentif.
— Qu’est-ce qui vous amène croire que cela se passe ainsi ?
— Dans la rue, les gens disent ce qu’ils pensent et je les ai entendus. Vous êtes le premier qu’ils maudissent si les choses vont mal et le dernier qu’ils remercient quand elles s’améliorent.
— C’est donc ainsi que mon peuple parle de moi…
Le souverain semblait profondément touché par les propos d’Aila à tel point qu’elle regretta un instant d’avoir partagé le fond de sa pensée.
— Vous qui avez parcouru plus souvent que moi les rues de mon pays, que feriez-vous pour changer tout cela ?
Elle s’accorda le temps de la réflexion avant de répondre :
— Quand, dans nos comtés, nous devons transmettre des nouvelles, nous utilisons un messager. Pourquoi ne pas mettre en place des hérauts itinérants dont le rôle serait de rendre compte au peuple de vos décisions à leur égard ? Nous pourrions en planifier au minimum quatre qui se rendraient dans chaque ville principale avec mission pour son conseil de réacheminer l’information dans les bourgades les plus reculées. Nous pourrions également prévoir que ce moment privilégié d’échange permettrait à ces villages-là, ceux dont personne n’entend parler et dont personne ne se préoccupe, de faire remonter des demandes urgentes — et sûrement légitimes — directement à votre niveau et pas seulement vers le grand conseil du comté. Je sais, sans y avoir participé, comment il fonctionne. De nombreuses personnes de bonne volonté y siègent, mais elles considèrent qu’elles ont à faire face à de si gros problèmes que le puits asséché d’un village perdu leur paraît secondaire, alors qu’il est vital à sa survie. Enfin, je vous livre ma propre analyse personnelle à titre d’exemple…
Tandis que Sérain restait silencieux, Adrien prit la parole :
— Votre perception du fonctionnement de notre communauté m’impressionne par sa justesse et je trouve votre idée d’utiliser des hérauts dans ce double rôle fort ingénieuse. Le fossé entre le peuple et nous se creuse bien trop vite en cette période difficile. Cette façon de procéder peut nous aider à inverser cette tendance. Ensuite, nous aurons une véritable existence, même pour ces petits villages qui se sentent abandonnés de tous. J’adhère complètement au projet et, si vous le permettez, père, je me charge de sa mise en place.
Aila était ravie. Guettant un assentiment, elle balaya du regard les participants, tandis que l’accord du roi tardait à venir. Le souverain s’exprima enfin :
— Je me disais simplement que nous apparaissons comme un mirage pour la plupart des gens de la rue. Ils vivent leur quotidien dans toute sa rudesse et nous ne sommes que de lointains personnages, des princes bons pour amuser la galerie… Je trouve la suggestion excellente. Quelqu’un a-t-il une amélioration à proposer avant de clore ce sujet ?
— Je me demande, se lança Aubin avec une toute petite voix, si ce ne serait pas une bonne idée de faire travailler les chaîneries différemment, c’est-à-dire pour nous…
Des regards attentifs se posèrent sur lui, attendant la suite. Un hochement de tête d’Aila l’encouragea à poursuivre :
— À votre avis, quel a été le discours de la chaînerie des grains à ses membres à l’issue de votre réunion ? Personnellement, je l’imagine très bien. Elle a dû expliquer que, grâce à son efficacité, elle a obtenu une compagnie de soldats et une aide de votre part. À aucun moment elle ne précisera que, dans votre grande générosité, vous les lui avez accordées… À mon avis, il faudra changer cette façon de procéder et leur énoncer clairement ce que nous attendons d’elles.
Haussant les sourcils, Sérain soupira.
— Je viens d’en apprendre plus en une demi-cloche avec vous deux sur le fonctionnement de mon royaume qu’en dix ans avec mes conseillers…
— D’ailleurs, père, où sont-ils ? interrogea Adrien. À de rares exceptions près, ils participent à nos échanges…
— Dans la grande salle de réunion, je les ai envoyés réfléchir sur un objet dénué d’intérêt. Pendant ce temps, on peut travailler tranquillement et aborder des sujets sérieux. Passons au prochain point : la mission en Hagan et là je ne sais quoi décider ou plutôt, je ne le sais que trop bien…
Il regarda son benjamin.
— Tu ne maîtrises pas encore suffisamment le hagan et t’y envoyer dans ces conditions me paraît beaucoup trop périlleux, même si je comprends ton ardent désir d’accomplir cette expédition.
— Mais Aila le parle, cela pourrait suffire !…
— Avelin, coupa le roi, nous avons déjà discuté les exigences requises pour cette incursion chez les Hagans, ton niveau est insuffisant et tu le sais très bien ! J’ai besoin de deux personnes capables de se fondre dans le paysage et connaissant parfaitement la langue hagane, ce qui, hélas, n’est pas ton cas ! Malgré tout, sensible à ton désir, je suggère la solution suivante : je divise la mission en deux avec une première étape de reconnaissance où Hubert et Aila partiront ensemble et une deuxième où, si tu progresses suffisamment, tu pourras aller chercher Amata avec Aila.
— Père, qui est Amata ? interrogea Adrien.
Sérain envoya un signe de tête vers la jeune fille pour qu’elle répondît.
— C’est une femme hagane qui protège un trésor et qui va bientôt être menacée.
— Va bientôt… mais… oh ! vous êtes comme mère ! Vous avez des visions que vous pouvez interpréter…, s’étonna le second fils du roi.
Aila croisa le regard d’Hubert qui exprimait une profonde stupeur, mais le prince s’abstint de tout commentaire.
— Avelin, c’est à prendre ou à laisser. Alors, maintenant, décide-toi ! continua le roi, soucieux de la réponse de son fils.
— Je sais que vous avez raison… Hubert et Aila exécuteront la première mission ensemble.
À l’évidence, il annonçait sa décision à regret et lança à ce sujet un coup d’œil expressif à Aila. Ils en parleraient après la réunion.
— Hubert et Aila, mettez-vous donc d’accord tous les deux sur ce que vous devez réaliser et présentez-moi votre projet quand il sera ficelé, poursuivit Sérain. Abordons à présent le dernier sujet de notre conseil. Aila, je me vois dans l’obligation de solliciter une immense faveur, mais je ne souhaite en rien vous l’imposer. Comme vous le savez, Hubert est l’héritier du trône. Éthel et moi avions choisi un ami qui le formerait à son rôle si jamais il nous arrivait un malheur avant l’heure. Or ce dernier n’habite pas bien loin et a eu vent que mon fils aîné avait enfin une promise. Il désire à tout prix le féliciter et vous être présenté…
Elle blêmit à vue d’œil.
— Vous voulez dire qu’il va falloir que je me remette en robe, se renseigna-t-elle d’une voix peu assurée.
— Je crains que oui… De plus, je suis obligé d’organiser un bal pour ce cher Hector…
— En tout cas, vous ne pouvez plus prétendre que vous ne savez pas danser, lâcha Avelin, amusé. Aubin m’a rapporté les commentaires de sire Airin à propos de sa fête !
Elle rougit tout en décochant un regard furieux à son frère, dont la langue avait été trop bien pendue. Ce dernier riposta :
— Hé ! Sire Avelin et moi avons manqué le spectacle à Escarfe ! Tu pourrais quand même nous montrer ce que tu vaux comme danseuse, vêtue d’une robe somptueuse et parée de bijoux scintillants !
Elle lui renvoya un regard plus noir que noir. Tôt ou tard, il allait le lui payer !
— Pour l’instant, vous êtes toujours la promise d’Hubert, mais si vous le désirez, je ferai éditer dès demain un arrêt qui prononcera la résiliation immédiate de cet engagement. Hector comprendra.
Elle poussa un immense soupir. Encore des robes et des danses… Malheureusement, Barnais ne serait plus là pour l’enchanter. Cette soirée offrirait-elle le même goût qu’à Escarfe, sans lui ? Tous les yeux convergèrent vers elle, attendant sa réponse. Elle lut dans ceux d’Hubert comme une supplique muette dont elle ne perçut pas l’origine et se décida.
— Messieurs, préparez vos plus beaux atours ! Le bal aura lieu avec sa promise !
Tous se mirent à applaudir, même le roi, et l’ambiance s’anima. Le conseil s’achevait et le plus jeune des princes se dirigea vers Aila.
— Toujours partante pour une visite guidée de la ville ?
— Plutôt deux fois qu’une ! Est-ce que je peux me changer ? questionna-t-elle en montrant sa tenue.
Puis, alors qu’une idée dérangeante lui traversait l’esprit, elle se tourna vers son frère qui sortait.
— Aubin ! appela-t-elle, comment se fait-il que toi, tu portes tes vêtements habituels ?
— Juste un tout petit souci de taille ! J’ai récupéré ceux de Tristan au lieu des miens ! Avec un peu de chance, je devrais les recevoir cet après-midi.

Finalement, elle renonça à se changer et gagna les écuries avec Avelin. La balade dans la ville haute, encore protégée de trop de pauvreté, fut plaisante au milieu des rues animées et accueillantes. Toutefois, le prince semblait promener toute la misère du monde avec lui. Ils retournèrent vers la place du furet où Aila exprima le désir de suivre par les pavés le chemin qu’elle avait emprunté sur les toits. Ils longèrent tous les deux le passage par lequel elle était revenue vers la chaînerie le jour précédent.
— C’est par là que je suis redescendue. Vous permettez ?
Elle fixa son kenda et commença à escalader une façade entre deux murs, essayant de repérer par où son adversaire avait pu s’échapper. Elle finit par découvrir entre les deux maisons, une petite faille qui allait en s’élargissant et observa des cailloux fraîchement détachés. Obligatoirement, une personne s’était glissée dans cet espace très exigu… Quel être minuscule avait réussi à se faufiler par là ? En tout cas, pas un homme aux épaules larges et carrées ! La silhouette fluette de son adversaire lui revint en mémoire. Était-ce celle d’un adolescent ou d’une jeune femme ? Aila pesa le pour et le contre, puis renonça à pénétrer dans l’étroit passage et poursuivit son ascension, espérant voir de là-haut où ce dernier menait, hélas sans succès. La faille ne débouchait pas à l’air libre. Alors peut-être dans la maison ? Aila ne put pas vérifier son hypothèse ; elle n’allait tout de même pas rentrer dans une demeure sans permission. Elle redescendit de l’autre côté de l’habitation qu’elle contourna pour rejoindre Avelin.
— Je n’ai pas mis trop de temps ?
Il secoua la tête.
— Vous n’êtes pas trop déçu de rester à Avotour, alors que votre frère et moi allons partir en Hagan ?
— Si, terriblement. Depuis maintenant deux ans, je m’escrime à apprendre cette fichue langue et je bute encore dessus ! Même Hubert y est arrivé avant moi ! Comment avez-vous pu la retenir ?
— J’ignorais qu’Hubert maîtrisait le hagan avant la réunion avec votre père. Est-il toujours aussi réservé sur ses compétences ?
— Il en sait tellement que je crois que, en certaines occasions, il a envie de se faire oublier !
— Je pourrais vous entraîner à parler hagan. Je le fais bien au kenda, alors pourquoi pas au hagan ?
— Vous pourriez ! Je veux dire, vous le feriez pour moi ?
Il n’avait jamais ressemblé autant à un enfant ! Le voir battre des mains de plaisir ne l’aurait pas étonnée… Elle ne parvenait vraiment pas à déterminer son âge. Il mêlait de délicates réactions enfantines avec des réflexions subtiles, un peu comme Aubin. Voilà pourquoi elle s’était attachée à lui…
— Quel âge avez-vous Avelin ?
Il eut l’air vexé par sa question.
— Vous connaissez bien le mien et cela ne me dérange pas, enchaîna-t-elle.
— Bientôt dix-huit ans, annonça-t-il fièrement.
— Dans sept mois environ ?
Le visage du jeune prince se crispa. Boudeur, il précisa :
— Huit, dans huit mois…
— Alors ça, c’est extraordinaire, nous sommes presque du même âge !
Ils éclatèrent de rire et poursuivirent leur visite vers la partie basse de la ville. Au fil de leurs pas qui les éloignaient du château, l’habitat se dégrada en un rien de temps, de même que les conditions de vie. Aila observa à nouveau cette misère de plus en plus grande qui régnait dans ces quartiers, sous le soleil, cette fois… À moitié rassuré, Avelin n’empruntait que des rues larges et proposa rapidement de faire demi-tour, tandis que, tranquille, elle le serrait de près, sans percevoir de danger. Sur le chemin du retour, une toute petite maison attira son regard. Rien de particulier ne la démarquait des autres, sinon la présence d’un toit en bon état et, pourtant, Aila se sentait irrésistiblement appelée par elle. Elle la suivit des yeux, se retournant même pour la conserver dans son champ de vision jusqu’au moment où ils tournèrent dans une voie perpendiculaire. Elle mit tous ses sens en éveil pour mémoriser sa position dans ce dédale de rues. Elle y reviendrait, elle n’en doutait pas…

Ils arrivèrent juste pour le repas. Après le déjeuner, Aila recommanda un entraînement au kenda. Cette idée plut à tout le monde et chacun alla se préparer. Elle prit le temps de vérifier la blessure du roi avant de retrouver ses partenaires au manège pour commencer la séance. Sérain avait insisté pour y participer malgré son bras. Dépourvu de kenda, elle lui prêta le sien, l’invitant à en trouver un à Meillan, dans le comté de Melbour, s’il le désirait. Elle expliqua le travail qu’elle avait réalisé avec son plus jeune fils, puis associa les combattants deux par deux : Avelin contre Aubin et Hubert contre le roi. Elle se contenta de les amener à effectuer des combinaisons simples. Successivement, elle en prenait un pour l’affronter, tandis que l’autre regardait, avant d’inverser les rôles. Avelin se débrouillait plutôt bien avec Aubin pour anticiper les attaques et les parer. Il commençait à piger le truc, même si ce n’était encore qu’un début. La séance terminée, ils se séparèrent.


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