Veuillez nous excuser si certains liens ne sont plus d'actualité ; ainsi va le monde de la fantasy !
fin janvier 2012 : le site Dol Celeb crée trois pages : le blog actu, le forum et les messages de bienvenue.
29 février : le site UPblisher affiche le slider qui annonce la parution d'Aila et la Magie des Fées.
4 mars : le forum lire-numerique.com offre une tribune aux auteurs qui permet de partager l'univers d'Aila.
5 mars : le site UPblisher offre en lecture et téléchargement gratuits le prologue et le chapitre un.
15 mars : Wikipedia indique Catherine Boullery et son roman dans la liste des romans de fantasy.
17 mars : commentaire à propos de l'article Estimations et projections sur le marché du livre numérique en France.
19 mars : le site Dol Celeb relaie le concours organisé par UPblisher.
20 mars : commentaire à propos de l'article Comment développer le livre numérique en France ?
20 mars : commentaire à propos de l'article Le livre électronique prend beaucoup de retard en France.
22 mars : Radio Soleil fait référence à Aila et la Magie des Fées.
22 mars : commentaire à propos de l'article 90% des Français réfractaires à l'ebook… pour l'instant..
23 mars : UPblisher affiche la couverture d'Aila et la Magie des Fées sur Flickr.
28 mars : commentaire à propos de l'article Des livres électroniques sans éditeur.
3 avril : Livraddict publie la fiche du livre.
7 avril : La Buzzteam donne un lien vers Alerte Google - À lire.
7 avril : Idboox dévoile une autre façon de lire en numérique un livre de Fantasy.
8 avril : Rongeuse de livres donne son avis ici.
10 avril : commentaire à propos de l'article L'ebook, de plus en plus immersif.
10 avril : Books online to read free announces the release of Aila and the Magic of the Fairies. Kurthalaw Firm gives More details.
15 avril : Le 102ème Blog (Le 102 B.) présente le livre.
15 avril : Twilight le Fruit Défendu livre une courte présentation du roman.
16 avril : Purefans fait une brève à propos de la saga d'Aila.
17 avril : Paperblog crée une page pour la saga d'Aila.
21 avril : commentaire à propos de l'article Kobo veut faire participer les auteurs avec Kobo Pulse dans le site ebouquin.fr.
24 avril : l'annuaire Costaud.net publie la fiche du site de fantasy.
25 avril : l'annuaire WebFrance publie la fiche du site de fantasy.
27 avril : le forum Dol Celeb poste l'avis d'un lecteur (vers le bas de la page).
4 mai : l'annuaire El Annuaire publie la fiche du site de fantasy.
8 mai : Le site Aila et la Magie des Fées, livre de fantasy, est listé dans la catégorie Littérature : Bibliothèque numérique de l'annuaire
.
14 mai : le site du Lycée français International Marguerite Duras de Hô Chi Minh-Ville – Vietnam - annonce la sortie du livre de fantasy sur le site liensutiles.fr (disparu) (presse française).
15 mai : en marge de l'investiture du nouveau président de la République, Ervael, animateur du forum Dol Celeb livre sa critique du livre de fantasy.
5 juin : publication par la mairie de Sartrouville de l'affiche du Salon du livre du 24 juin 2012 auquel la romancière participera pour dédicacer son livre. Venez nombreux…
6 juin : publication par la mairie de Sartrouville du Journal de Sartrouville (numéro 92) de juin 2012 avec un article sur le Salon du livre du 24 juin 2012 et un encart Quand l'e-fantasy s'invite dans un monde de gourmandises à propos de la romancière et de son livre.
6 juin : publication par Le Courrier des Yvelines (numéro 3496) du 6 juin 2012 de l'article Avec Catherine Boullery, l'heroic fantasy passe sur le net.
11 juin : offre de téléchargement de l'article de l'hebdomadaire Le Courrier des Yvelines sur le site Pickanews.
4 juillet : compte-rendu en images du Salon du livre de Sartrouville - juin 2012 pendant lequel la romancièrete a dédicacé des dizaines de romans (papier) à ses fans.
13 juillet : le site Dol Celeb propose deux images dans lesquelles Aila et la Magie des Fées apparaît en troisième position : complainte de Dol Celeb recto et verso.
Août : le site The Age of Light and Darkness écrit dans sa rubrique On les aime ! : Découvrez et appréciez l'univers fantasy d'Aila, par Catherine Boullery : L'univers d'Aila.
28 Août : le site BookNode référence le roman et le premier lecteur met 7/10 avec le commentaire suivant : Un super livre de fantasy écrit par ma prof de physique-chimie…
10 octobre : la romancière est première ex aequo au concours organisé par le forum de Dol Celeb.
21 décembre : le forum ActuSF annonce la sortie du tome 2 : La Tribu Libre, mais aussi d'autres sites et forums. La liste est longue…
21 décembre : la saga de fantasy est désormais disponible dans l'iBookstore pour iPhone et iPad.
12 janvier 2013 : la saga de fantasy est aussi disponible sur Amazon pour le Kindle.
7 février : le site Khimaira a créé une page pour Aila et la Magie des Fées.
14 février : publication par Le Courrier des Yvelines (numéro 3530) du 14 février 2013 de l'article Aila poursuit ses aventures sur le net.
29 avril : le site UPblisher lance un concours qui permet de gagner des ebooks, dont Aila et la Magie des Fées.
7 mai : encart dans Le Journal de Sartrouville (numéro 96) de l'article Aila revient ! pour annoncer la participation de la romancière au Salon du livre pour la jeunesse de Sartrouville.
13 mai : Parution de l'affiche du Salon du livre sur le site de la mairie de Sartrouville.
23 mai : Parution du flyer du Salon du livre distribué par la mairie de Sartrouville.
8 juillet : Les blogueurs du site UPblog partage l'interview de l'auteure de fantasy Catherine Boullery.
15 juillet : Le blog Slide at Work - le blog : Présentations mode d'emploi fournit ses recommandations de lecture pour l'été.
1 septembre : Le forum e-LIRE (le coin des dévoreurs d'ebooks !) accueille la présentation de l'auteure de fantasy.
18 septembre : La MAIF (assureur militant) recommande La Tribu Libre dans sa sélection littéraire de septembre 2013.
1 janvier 2014 : La première tentative de piratage a été détectée sur un site québecois. Est-ce de bon augure ?
20 février : Amazon fait de la publicité par mail pour les trois ouvrages de la saga. Les ventes décollent en conséquence.
10 mars : publication par la mairie de Sartrouville du Journal de Sartrouville (numéro 100) de mars 2014 de l'article « Ça bouge ! » sur la saga d'Aila :Le tome III est dans l'e-bac pour son dernier roman qui sera dédicacé lors du Salon du livre du 15 juin 2014.
4 mai : lancement de la campagne de financement participatif pour développer les versions papier, participer à des Salons, faire une figurine. Déjà affichée avec 27 % de dons recueillis.
8 mai : la campagne de crowdfunding est classée première en popularité parmi les projets littéraires.
10 mai : Parution de l'affiche du Salon du livre sur le site de la mairie de Sartrouville.
13 mai : le site Good Morning Crowdfunding annonce comme projet du jour la campagne de financement participatif.
28 mai : Parution du flyer du Salon du livre distribué par la mairie de Sartrouville.
3 juin : Parution d'un article pour le Salon du livre avec la saga d'Aila (bas de la page 3) dans le numéro 102 du Journal de Sartrouville distribué par la mairie de Sartrouville.
5 juin : un bel article sur la saga d'Aila de Catherine Boullery et le financement participatif sur le site IDBOOX.
6 juin : un billet sur la saga d'Aila de Catherine Boullery et le financement participatif sur le blog Biblioworld (blog d'informations sur le livre et les bibliothèques - Présentation de livres et d'e-books).
6 juillet : présence de la romancière dans la liste des auteurs français de romans de fantasy de wikimonde.
28 juillet : Aila et la Magie des Fées est en vente sur Kobo.
22 août : La Tribu Libre est en vente sur Kobo.
26 août : L'Oracle de Tennesse est en vente sur Kobo.
1 septembre : L'auteur de fantasy Catherine Boullery est visible sur le site de la FNAC ainsi que ses trois romans Aila et la Magie des Fées, La Tribu Libre et L'Oracle de Tennesse.
5 septembre : L’opération MalEbooks confirme que 48 liseuses mettront gratuitement à disposition d'enfants maliens la saga d'Aila.
10 septembre : L'éditeur UPblisher lance un concours sur la saga d'Aila avec liseuse et ebooks de fantasy à gagner.
12 septembre : L'éditeur UPblisher publie une vidéo sur la saga d'Aila.
22 septembre : Le site IDBOOX écrit un article à propos de l'éditeur UPblisher qui multiplie les canaux de vente de la saga d'Aila.
1 octobre : Le site monBestSeller publie un article Ebook, édition papier : le crowdfunding pour les auteurs qui dépeint Catherine Boullery comme une auteure de fantasy pionnière.
5 octobre : Thean-chan nous offre sa représentation d'Aila.
22 octobre : Le site monBestSeller publie un article Publier un livre. Comment approcher le crowdfunding ? #1.
29 octobre : Le site monBestSeller publie un article Comment publier un livre ? Le crowdfunding, une vraie solution #2.
5 novembre : Le site monBestSeller publie un article Comment publier un livre ? Le crowdfunding, une vraie solution #3.
7 février 2015 : Le site IDBOOX publie une interview de Catherine Boullery à propos de la sortie de son tome 4 - La Dame Blanche.
15 février : L'événement #jedeclaremaflamme a déclenché 16 mentions #jedeclaremaflamme à Catherine Boullery.
24 février : Flux-info.fr/blog publie un lien pour l'opération #jedeclaremaflamme à Catherine Boullery.
5 juin : Le Journal de Sartrouville, n° 107 de juin 2015 fait paraître un encart sur La Dame Blanche à l'occasion du Salon du livre de Sartrouville.
25 août : Le site monde fantasy.com/ annonce la promotion sur le tome 1 Aila et la Magie des Fées.
1 septembre : Catherine Boullery et l'éditeur UPblisher participent à l'événement L'Invasion des Grenouilles 2015.
6 septembre : Le site e-guide de rêve donne son avis sur le tome 1.
6 septembre : Inattendu : ملحمة ايلا، كاثرين Boullery، والخيال المؤلف.
23 octobre : Le magazine Reflets publié par ESSEC Alumni ouvre une colonne à Catherine Boullery et Aila et la Magie des Fées.
14 décembre : Grâce à Discussions Auteurs/Lecteurs, des lecteurs peuvent dialoguer avec la romancière de fantasy.
15 décembre : Dernier roman de fantasy de l'auteure avec 3 autres écrivains : Le Cercle des Élus T1 Impulsion
6 septembre : Bookeen fait sa Une sur les romans de fantasy et publie une interview de Catherine Boullery.
Janvier - février 2017 : Le blog Lectures fantastiques publie une série de reportages sur les romans de fantasy de Catherine Boullery.
Le jour à peine levé, le bourreau vint la réveiller. Il ne lui coupa pas les cheveux comme elle s’y attendait, mais lui offrit simplement de se rafraîchir. Ensemble, ils parcoururent les interminables couloirs qui menaient à la cour au milieu de laquelle trônait le billot. Arrivant au pied de ce dernier, l’aspect du sang qui le maculait suscita chez elle cette réflexion étrange : il ne devait pas servir souvent. Pourtant d’ici une poignée de minutes, le sien s’écoulerait dessus et ce serait fini d’Aila Grand. Dépitée, elle songea soudain qu’elle ne pourrait pas tenir sa parole auprès du vieux boutiquier. Encore une promesse qu’elle ne respecterait pas… Constatant le nombre limité de gardes présents, l’idée de s’échapper lui traversa l’esprit… Cependant, elle avait offert sa vie pour sauver celle de Lomaï, elle ne reviendrait pas en arrière malgré la panique qui l’envahissait peu à peu. Par les fées, elle allait mourir et elle avait peur, tellement peur… Au bruit de pas qui résonnaient, elle sut que plusieurs personnes entraient dans la cour. Elle jeta un vague coup d’œil vers eux, rassurée qu’Aubin ne fût pas là pour la voir décapitée, seuls le roi et ses trois fils assistaient à son exécution matinale.
La voix du souverain retentit, lapidaire, dans l’enceinte fermée :
— Qu’on en finisse !
Un soldat lia les mains d’Aila derrière le dos et la jeune fille s’agenouilla, posant sa tête sur le billot crasseux qui la dégoûtait. Le bourreau saisit sa hache qu’il leva lentement. La fin, c’était la fin… Par les fées, vite ! Les yeux clos, elle entendit un court sifflement, suivi d’un bref courant d’air, puis ce fut le bruit sec d’un impact à ses côtés. Dans un brouillard complet, elle discerna une voix :
— Détachez-la et aidez-la à se relever.
Elle reprenait conscience du monde extérieur tandis que le bourreau lui libérait les mains. À son oreille, la voix d’Avelin murmura :
— C’est fini, Aila, tout est terminé, tu es libre…
Puis ce fut celle d’Aubin qui résonna dans son cerveau :
— Aila, je suis là. Remets-toi, s’il te plaît. Aila !
Aubin était ici… Pourtant, elle ne l’avait pas vu… Elle ne comprenait plus. Finalement, elle ne devait pas être morte ou alors la mort prenait les couleurs de la vie…
— Aubin, c’est toi ? articula-t-elle péniblement.
Elle sentit la pression de sa main sur la sienne, tandis que, passant son bras sous le sien, il l’aidait à se relever. Son autre bras fut attrapé par Avelin qui lui murmura :
— Nous devons aller voir père. Courage, Aila.
Elle vacillait. Elle bénit ceux qui lui permettaient d’avancer sans s’effondrer. Arrivée en face de son suzerain, au prix d’un effort surhumain, elle se dégagea des bras qui la soutenaient. Elle voulait se présenter devant lui, debout et seule. Aubin et Avelin s’écartèrent d’un pas.
— Aila Grand, regardez-moi !
Elle leva ses yeux vers lui.
— Je suis le roi, vous êtes un de mes sujets. Que vous l’ayez écrit ou non, vous me devez obéissance et je n’admettrai jamais qu’il en fût autrement. Hier, vous avez dépassé les bornes, au-delà de ce que peut tolérer un souverain, même de ses propres enfants, alors je vous ai punie avec une grande sévérité. Je ne vous accorderai aucune seconde chance. Tenez-le-vous pour dit !
Punie, elle avait été punie ! Il lui avait fait vivre les dernières heures de sa vie comme une punition ! La colère enfla en elle. Et c’était elle qui avait été trop loin ! Jamais elle ne lui pardonnerait non plus et elle allait le lui déclarer immédiatement. Qu’importait si elle devait mourir pour de vrai cette fois, elle ne partirait pas sans lui avoir dit son fait !
Resté en retrait depuis le début, Hubert la regardait, songeur. Cette fille révélait un courage à toute épreuve, il fallait bien l’admettre. Elle s’était présentée devant son père, la tête haute, dégagée de tout appui, alors qu’il la sentait prête à chanceler. Il suivait les nuances de son regard qui changeaient au fur et à mesure que le roi la sermonnait et reconnut ce qu’il voyait régulièrement dans ses yeux, quand la colère montait en elle. Il eut la certitude qu’elle allait envoyer paître son père ! Prenant les devants de ce qu’il pressentait, il l’attrapa d’un geste et la bascula par-dessus sur son épaule, abusant de sa trop grande faiblesse pour se défendre. Devant l’assistance médusée, il déclara :
— Hector arrive bientôt. Je vous l’emprunte, car nous devons effectuer un gros travail de préparation avant sa visite.
Hubert croisa les yeux de son père qui, interloqué, avait froncé ses sourcils pour exprimer son mécontentement quant à l’intervention de son fils. Il ne savait pas ce dont Aila était capable quand la colère l’enflammait. Hubert, si… ! Il l’avait déjà essuyée plusieurs fois et Aila ne faisait aucun cadeau. Elle portait directement ses coups là où ils faisaient mal. Comme il embarquait la jeune fille, elle se mit à le bourrer de coups, preuve qu’elle reprenait des forces peu à peu. La voix plus assurée, elle commença à hurler pour qu’il la lâchât. Cherchant un endroit paisible, il se dirigea sans réfléchir vers sa chambre et la déposa vivement sur le lit après avoir refermé la porte.
— Mais qu’est-ce que vous faites ? explosa-t-elle.
— Je vous ai empêché de commettre la deuxième plus grosse sottise de votre vie ! riposta-t-il sur le même ton.
— Pourtant, vous auriez été débarrassé de moi !
— Alors, ne me le faites pas regretter et, pour une fois, tenez-vous tranquille ! Vous étiez à deux doigts de répliquer sans ambages à mon père !
— Et j’y retourne ! Il va savoir ce que je pense de sa façon de faire !
— Parce que bien sûr, ça ne vous a pas effleuré une seconde que l’on a tous passé une nuit blanche à étudier les textes pour trouver une solution afin de vous sauver la vie !
L’estomac d’Aila se contracta dangereusement.
— Même vous ?
— Même moi… Ça vous étonne ? Vous connaissez trop de choses, Aila. Hamelin n’a pas été assez sélectif dans ce qu’il vous a appris et vous utilisez des règles périlleuses pour vous ! Après plusieurs heures de recherche, Avelin a fini par dégotter un antécédent historique qui transformait cette loi en châtiment exemplaire, c’était le cas de le dire. Mon père a exécuté la mise en scène jusqu’au bout. Nous avons tous joué le jeu et vous, avec votre tempérament de folle furieuse, vous avez failli tout gâcher. Qu’avez-vous à répondre, maintenant ?
Elle était devenue livide.
— Je veux vomir…
Hubert se précipita et lui tendit une cuvette juste à temps, alors qu’Aila, ayant glissé du lit sur le sol, vidait comme elle pouvait le contenu inexistant de son estomac. Le prince héla un serviteur et s’entretint un court instant avec lui. Quand ce dernier revint, Hubert échangea les bassines, puis referma la porte. Il humidifia un linge et s’approcha d’elle. Le dos appuyé contre le lit, elle ne bougeait plus, les paupières closes et le visage trempé de sueur. Sa nuit avait été sûrement encore plus difficile que la leur… Il épongea délicatement ses tempes et son front, puis attendit patiemment que la jeune fille reprît ses esprits. Quelques minutes plus tard, elle ouvrait les yeux et posait son regard sur lui.
— Cela a été tellement…
Elle ne finit pas sa phrase et éclata en sanglots. Réconfortant, le prince passa ses bras autour de sa taille, lui chuchotant :
— Je sais, Aila, je sais.
Il la garda sur son épaule jusqu’au moment où la respiration paisible d’Aila lui indiqua qu’elle s’était endormie. La soulevant, il l’allongea dans son lit et remonta le duvet sur son buste avant de sortir. Il envoya chercher Élina pour qu’elle veillât sur elle en son absence et rejoignit le bureau.
— Comment va-t-elle ? s’enquit Avelin dès son entrée.
— Elle est secouée, mais elle s’en remettra, répondit Hubert.
— Mais qu’est-ce qui t’a pris de la charger sur ton dos ? questionna Sérain, encore interloqué.
— À part Aubin, je crois qu’aucun de vous ne se doute de quoi elle est capable quand elle entre dans une de ses colères folles.
Hubert se tourna vers Aubin qui le lui confirma d’un hochement de tête.
— Si je ne l’avais pas ravie sous vos yeux ébahis, elle allait dire ses quatre vérités à père.
Sérain fronça les sourcils.
— Elle n’aurait pas osé ?…
Le roi regarda alternativement Aubin qui baissa le regard, Avelin qui sourit en coin et Hubert qui secoua sa tête.
— Mais, par les fées, qu’est-ce que c’est que cette fille ? s’exclama-t-il, balançant entre incompréhension et agacement.
— … la personne la plus valeureuse que j’ai eu l’honneur de rencontrer, résonna une voix gracieuse.
Lomaï, restée dans l’ombre jusqu’à présent, s’avança dans la lumière.
— Je lui dois la vie et je me tiens prête à donner la mienne pour elle si nécessaire. Je deviendrai son humble servante si elle veut de moi.
— En tout cas, elle ne laisse personne indifférent ! termina Avelin, un tantinet ironique.
— Hubert, peux-tu conclure la paix avec elle pour les jours à venir ?
— Je ferai de mon mieux, père.
Sérain l’évalua du regard.
— Après cette trop courte nuit, la journée promet d’être très longue avec le bal qui se profile ce soir. Je vous invite à vous reposer avant l’arrivée d’Hector ce midi pour qu’il nous trouve à peu près en forme. Lomaï, allez dormir chez Aila. Élina vous montera un lit. Une remarque, Hubert ?
— Elle gigotait tellement que je suis allé au plus court. Elle sommeille dans ma chambre.
Sérain soupira :
— Elle possède quand même un don certain pour compliquer la vie des gens qu’elle croise, mais, dans le même temps, fascinés, vous la regardez voler comme un oiseau lorsqu’elle vous sauve la vie… Hubert, va dormir également. On peut espérer qu’elle ne t’étripera pas quand elle rouvrira ses yeux…
Quand le prince s’étendit, le visage d’Aila avait retrouvé une évidente sérénité. Il avait aussi envoyé Élina dresser un lit pour Lomaï, puis chercher à manger pour qu’Aila, à son réveil, pût grignoter un en-cas. La fatigue le terrassant, il s’endormit rapidement.
L’esprit embrouillé, Aila émergea après un affreux cauchemar, en fait, carrément épouvantable… Puis ses idées se clarifièrent. Ah ! non, elle avait vraiment failli être décapitée, mais, au final, elle avait survécu… Où se trouvait-elle maintenant ? Elle ne reconnaissait pas sa chambre. Se tournant doucement sur le côté, elle découvrit avec stupeur un individu allongé qui dormait près d’elle. Un prince ? Lequel ? Se redressant délicatement, elle fit à peine grincer le lit et l’homme se retourna vers elle. Hubert… Elle avisa le plateau sur lequel elle saisit un petit morceau de pain avec du fromage. Silencieusement, elle ouvrit, puis referma la porte avant de rejoindre sa chambre tout en grignotant.
Elle croisa Élina qui marchait dans les couloirs.
— Dame Aila, je venais vous chercher. Il reste une cloche pour vous préparer.
Aila gémit, incertaine d’être complètement remise de ses émotions matinales :
— Non, pas maintenant ! Je me sens incapable de faire bonne figure à quiconque pour l’instant, Élina, et je vous l’assure, je ne tente pas de me défiler…
Élina se mordit la lèvre avant de continuer :
— Je vais voir le roi pour lui en parler, mais ce soir, le bal a lieu et vous y danserez.
Aila hocha la tête.
— Nous avons installé Lomaï dans votre chambre où elle dort.
La jeune fille sourit à cette nouvelle rassurante.
— Elle va bien ?
— Beaucoup mieux depuis que vous êtes revenue parmi nous. J’en suis également ravie, ajouta Élina en rougissant.
Aila se pencha vers elle et déposa un baiser sur sa joue.
— Merci beaucoup. Je suis aussi très contente de vous retrouver.
Reprenant son chemin, elle surprit le geste d’Élina qui portait ses doigts à l’endroit où elle l’avait embrassée. Elle pénétra ensuite doucement dans sa chambre et récupéra son kenda qui trônait à côté de l’autre tout crasseux. Aubin avait dû les poser là. Elle redescendit vers les écuries et fut étonnée du nombre de gens qui la saluèrent de bon cœur : ils semblaient heureux de la revoir ! Allez comprendre la nature humaine… Elle s’astreignit à un entraînement salutaire qui lui permit de tout oublier, excepté de rentrer discrètement dans sa chambre, à l’insu du dénommé Hector qui venait d’arriver. Mais si elle sut éviter que le second père d’Hubert l’aperçût, elle ne put échapper à Élina qui, toujours aussi efficace, avait préparé un bain dans lequel elle se plongea avec délectation pour se laver de la tête aux pieds. Sa suivante, soucieuse de respecter son intimité, avait fait installer un paravent pour séparer la baignoire de la pièce où Lomaï logeait désormais.
À présent, Aila se sentait d’aplomb et le déjeuner n’avait pas encore commencé. Peut-être devait-elle consentir un minimum d’efforts pour y assister malgré tout ?
— Ce serait effectivement une idée judicieuse, lui glissa Élina.
— Par les fées, vous lisez dans les pensées ?
— Non, mais suivre où elles vous emmenaient ne présentait aucune difficulté : votre regard est arrivé sur la malle, puis il est passé de celle-ci à la porte et vous avez soupiré. La déduction était évidente.
— Vous êtes terrifiante !
Élina choisit la robe rouge qu’Aila avait déjà portée en Escarfe et l’aida à la revêtir. Sa teinte rehaussait la fraîcheur de son visage et la couleur sombre de ses cheveux, nattés avec des rubans rouges et puis enroulés en un élégant chignon. Aila enleva la lanière avec son pendentif en forme de fée et la remplaça par le collier avec la fleur rouge. Un coup frappé à la porte mit un terme temporaire à sa préparation. La servante se précipita pour ouvrir. Hubert se tenait sur le seuil.
— Je venais prendre des nouvelles de dame Aila.
Entendant sa voix, elle s’était redressée et, lissant maladroitement sa robe, s’approcha de l’ouverture, Élina s’effaçant.
— J’ai pensé que vous apprécieriez que je vous accompagne au repas de ce midi.
Hubert s’inclina.
— Je suis heureux de voir que vous vous portez mieux et, en effet, votre compagnie me sera agréable pendant le déjeuner.
— Probablement parce que sire Hector va vous bombarder de questions sur moi et que, si je suis là, c’est à moi qu’il les posera… Ainsi, vous serez épargné !
— Je constate avec plaisir que votre perspicacité n’a pas été affectée par votre aventure…
Il lui offrit son bras et ils avancèrent dans le couloir pour rallier la salle à manger.
Quand, enfin, ils l’atteignirent et y pénétrèrent, elle remarqua immédiatement le visage d’Aubin : sa mâchoire béait au risque de se décrocher sous l’effet de la surprise et ce fut Avelin qui, d’un coup de coude dans les côtes, la lui fit refermer. Lomaï, présente aussi, revêtue d’une jolie robe crème toute simple qui mettait sa silhouette svelte en valeur, rayonna de bonheur à la vue d’Aila. Un inconnu se tenait entre Hubert et Sérain, sire Hector, selon toute évidence. Il ne ressemblait absolument pas à ce qu’elle avait imaginé. Elle, qui se le représentait semblable à sire Airin, fut étonnée de découvrir un homme grand et sec, par ailleurs très affable. Le second père d’Hubert lui prit sa main en s’inclinant et la baisa.
— Dame Aila, c’est pour moi un immense plaisir de faire la connaissance de la promise de mon second fils. J’espérais ce moment depuis plusieurs années déjà, m’angoissant du fait qu’il attendait ma mort pour se marier et ainsi ne pas m’inviter à la fête.
Hubert dénia d’un signe de tête les propos d’Hector.
— Je vois, de plus, qu’il a su choisir sa future épouse, à la fois pour sa beauté, mais aussi pour la vivacité que je lis dans ses yeux. Permettez que je vous accompagne à votre place.
Tout le monde s’attabla et le repas commença par le récit des dernières péripéties d’Hector pour regagner Avotour. L’homme, subtil, maniait avec aplomb un humour caustique, frôlant parfois une forme d’ironie pour le moins décapante. Ses façons de décrire les personnages croisés, de traduire sans concession leurs gestes et leurs manières en trait de caractère étaient hilarantes et l’atmosphère se fit légère, puis enthousiaste, chacun rajoutant une note pittoresque avec ses propres expériences. Hubert resta en retrait, écoutant plus que participant. Elle se dit que ce silence devait bien être le seul point commun qu’ils avaient tous les deux ce soir…
— Je ne vous ai pas encore entendue, dame Aila, intervint Hector.
— J’étais passionnée par votre narration, car je ne connais pas le monde comme vous…
— Je suis intimement persuadé que vous n’avez pas à aller aussi loin pour toucher le cœur des hommes…
Elle ne répondit pas et Hector poursuivit :
— D’où venez-vous ?
— Je suis née en Antan.
— Et de quel châtelain êtes-vous la fille ? Peut-être nos routes se sont-elles croisées… ?
Devait-elle mentir ? Elle choisit que non, ne décelant aucun message particulier dans les yeux du roi qui l’écoutait avec attention.
— Je ne suis l’enfant d’aucun châtelain. Je fus juste la fille de Barou Grand.
— Notre héros !
Puis il réalisa la teneur de ses propos.
— Fus ? Pourquoi « fus » ?
— Parce que j’ai demandé, selon une loi ancienne, à changer de père.
— Aurait-il été meilleur héros que père ?
— Il a su être un bon père pour Aubin qui est son fils, mais je n’ai pas bénéficié de cette chance.
Hector prit doucement sa main.
— Le chemin pour arriver ici a dû être pavé d’obstacles pour une aussi jeune fille que vous et je suis heureux qu’Hubert et vous vous soyez rencontrés. Maintenant que vous avez trouvé le bonheur avec lui, ne lui donnez plus le droit de quitter votre vie. Ce garçon extraordinaire mérite absolument d’être connu.
— C’est vrai, on me l’a déjà dit, précisa-t-elle en rougissant.
Elle repensa aux paroles de dame Éléonore. Cependant, tournant le dos à Hubert, elle ne vit pas la légère réaction de surprise dont il fit preuve.
— Et à quoi occupez-vous donc vos journées ?
Elle n’avait vraiment pas le cœur à raconter des histoires à cet homme si gentil, alors elle décida de lui offrir la vérité dans sa simplicité :
— J’accompagne le roi dans ses déplacements et…, elle hésita malgré tout, j’enseigne le kenda, une arme de combat.
Hector semblait tout à fait conquis.
— Vous êtes une vraie combattante ! Par les fées, la chance sourit à Hubert d’avoir trouvé une jeune fille telle que vous ! La première qualité d’un souverain consiste à savoir choisir sa reine et il a fait preuve d’un grand discernement en jetant son dévolu sur une femme de valeur qui peut le seconder à tout instant ! Puis-je solliciter une première faveur ? Vous allez voir, je suis un grand farfelu aux idées excentriques. Vous serait-il possible de me montrer un entraînement ?
Elle adressa un regard interrogateur vers le roi qui acquiesça.
— Cela ne pose aucun souci. Nous pourrons, à la sixième cloche, si cela vous convient, nous rejoindre au manège.
— Parfait ! J’ai grande hâte de vous y retrouver !