17 Juin 2017Voici un blog qui a oublié d'exister pendant plus d'une année parce qu'à certains moments de la vie il devient impossible de mener autant de vies en parallèle et il est devenu la victime de cet excès. J'ignore dans quelle mesure je parviendrai à inverser la tendance, mais je vais y songer. Alors quelles sont les nouvelles, fraîches ou pas du tout ?
♥ La plus urgente : une promotion sur le tome I de la saga, version numérique à 2,99 euros sur UPblisher ou Amazon jusqu'au 3 juillet. C'est le moment d'en profiter !
♥ La plus émoustillante : une nouvelle participation au Salon du livre de Sartrouville, le 25 juin prochain, dans le gymnase du parc du dispensaire.
♥ La plus émouvante, comme l'écho de mon histoire personnelle ou quand la fiction devient le reflet de la réalité : sortie du tome VI, « Une Vie, voire Deux », chez UPblisher, également chez Amazon, La Fnac. Presque 167 000 mots et toujours autant à raconter !
♥ La plus rassurante : tome VII « Un Éternel Recommencement » écrit et bientôt en relecture et tome III « L'Ultime Renoncement » commencé. L'achèvement de la saga en 2018 ? Probable…
Belle journée à tous.
4 JuinN'oubliez pas ! Salon du livre le 12 juin 2016 à Sartrouville, parc du dispensaire, dans le gymnase.
Belle journée à tous.
25 maiComme le disait le lapin dans Alice au pays des merveilles : « Je suis en retard, en retard » ! Glup, je crois qu'à mon niveau, ce n'est même plus du retard, mais de l'abandon… Mille excuses.
Alors, quelles sont les nouvelles ?
♥ La plus urgente : une nouvelle promotion sur le tome I de la saga, version numérique gratuite sur Amazon jusqu'au 28 mai. C'est le moment d'en profiter !
♥ La plus importante : sortie du tome V, « La Porte des Temps », chez UPblisher, également chez Amazon, La Fnac et iTunes. Plus de 172 000 mots, le plus gros volet de la saga d'Aila et, je l'espère, un pur moment de bonheur de lecture.
♥ La plus émouvante : une nouvelle participation au Salon du livre de Sartrouville, le 12 juin prochain, dans le gymnase du parc du dispensaire.
Belle journée à tous.
30 Janvier 2016 Certains disent que nous pouvons souhaiter la bonne année tout le mois de janvier. Pour ma part, je crois que j'ai atteint la limite acceptable ! Alors, puisque les jours de ce mois sont comptés, je ne le laisserai pas s'achever sans vous avoir souhaité une merveilleuse année 2016. Sachez vous préserver de la bêtise humaine, entourez-vous de personnes qui vous ressemblent ou vous apportent des aventures fabuleuses à vivre. Chassez de vos cœurs les pensées sombres qui vous étouffent et tournez-vous vers la lumière pour vous réchauffer et vous illuminer autant de l'extérieur que de l'intérieur. Soyez vous avec les autres pour vivre pleinement les 366 jours de cette année 2016 (euh… un peu moins maintenant, je l'avoue). Beaucoup de bonheur à tous, une santé de fer et de la légèreté !
La saga d'Aila, vous en rêviez ? C'est le moment ou jamais de vous offrir le tome 1 à 0,99 euro sur Amazon, en numérique. Profitez-en ! Il ne reste que plus que deux jours !
Les relectures se suivent et… Puis-je vraiment dire qu'elles se ressemblent ? Elles gardent le même objectif, un re-travail du style pour le rendre encore plus fluide et, donc, agréable à lire, l'affinage des derniers détails pour effacer jusqu'à la plus petite incohérence, tandis que mon esprit se projette déjà dans l'écriture de la suite. Malheureusement, et c'est le problème de mon existence actuelle, comme je veux tout tester, j'en arrive à mener de front trop d'activités en parallèle et je n'y parviens plus… Surtout que mon perfectionnisme m'amène à passer beaucoup de temps sur chacune. Je ne veux pas me retourner un jour sur moi en me disant que j'aurais bâclé mon travail, ni pour l'une ni pour l'autre. Je me dévoue à chacune avec la même passion, la même intégrité, le même amour. De nouvelles questions se poseront pour la prochaine rentrée. Attendons le mois de juin pour décider !
En tout cas, la parution de « La Porte des Temps » approche ! Fin février, début mars. Je vous tiens au courant.
Cette relecture m'a définitivement montré que je ne pouvais pas m'arrêter brusquement au tome 7. Naturellement, je savais déjà qu'un huitième existerait, mais je me disais que je pourrais l'écrire plus tard et, là, je sais que ce n'est plus possible ! Donc, ce sera huit tomes. En revanche, je ne sais pas ce que je vais mettre comme titre et, étrangement, c'est ce qui m'ennuie le plus ! Avez-vous une idée ? :)
20 décembre Quelques bonnes nouvelles :
- relecture du tome V reprise ;
- ma modeste page auteur Facebook dont le nombre de "J'aime" augmente petit à petit ;
- la parution du tome I « Impulsion » du roman « Le cercle des élus », en coécriture avec Sg Horizons, Elena Guimard et Olivier Karven ;
- et un nouveau commentaire sur Aila et la Magie des Fées :
« Magique !! *.*Tellement de mots pour décrire cet univers : magique, envoûtant, fantastique, extraordinaire, féérique, captivant… Je dis bravo à l'auteure pour son imagination exceptionnelle et j'attends la suite !! »
Tout savoir sur « Impulsion » et « Le cercle des élus »
« Quatre auteurs, quatre approches de la fantasy qui s’entrecroisent pour raconter les aventures d'autant de personnages dont les destinées, poussées par des forces obscures, basculeront. Un concept inédit pour une fresque épique. »
Résumé :
La vie en pleine forêt, entourée de son père et des autres bûcherons convient parfaitement à Imara (Sg Horizons). Jeune femme libre et forte vivant dans un univers d'hommes, son esprit de combattante comptera lorsque parvenue à la cité, elle devra faire face au danger.
Dans les ruelles colorées de la cité, Alyrus (Elena Guimard) se faufile enveloppé d'un voile d'invisibilité afin de ne pas effrayer ses sujets. L'odeur du sang remonte à ses narines et lui ouvre l'appétit, mais ce soir, il n'est pas là pour ça, autre chose l'a attiré loin du palais et il ne doit pas se laisser déconcentrer.
Eogan (Olivier Karven) se hâte pour assister à l’intronisation de son père, bienfaiteur de Maslir, qui va enfin recevoir l’hommage de ses pairs après une vie passée à améliorer la vie de ses concitoyens. Pourtant, rien ne se passera comme prévu : de terribles chocs bouleverseront la vie du jeune homme à jamais, l’obligeant à prendre des décisions sans retour.
Sous les agitations perpétuelles du Malstrom qui surplombe la Citadelle, Saphie (Catherine Boullery) aimerait rêver… Pourtant, le Guide Suprême répétant sans cesse que tous ses enfants doivent lui être dévoués, elle replonge dans les enluminures qui peuplent sa vie de copiste et un quotidien aussi terne que réglé. Jusqu’au jour où un maître de la Guilde vient la chercher…
Je vous souhaite de joyeuses fêtes.
5 décembre Quelques mots sur la chronique d'une mort annoncée ! Celle de l'écrivain… Pari non tenu cette année pour parvenir à concilier mes deux métiers. En conclusion : une relecture du tome V à peine entamée. Je suis donc au regret de vous annoncer que la version numérique du tome V ne paraîtra donc pas en décembre, malgré l'habitude prise depuis 2012. Mille excuses à tous.
En revanche, parce qu'il faut bien un côté positif, mon projet d'écriture à plusieurs devrait voir le jour bientôt. Je vous tiens au courant !
Et, comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule, voici quelques commentaires qui font plaisir, après un calme olympien pendant quelque temps.
Sur Aila et la Magie des Fées :
« Magnifique lecture ! "Aila et la Magie des Fées" est la magnifique histoire d'une jeune fille pas comme les autres…
J'ai découvert avec ce roman, le premier de la série, la superbe plume de Catherine Boullery : une écriture ciselée, soucieuse du détail, une analyse fouillée des sentiments, une plongée au plus profond des émotions des personnages…
Aila est une jeune fille exceptionnelle qui arrive à transformer ses souffrances en source d'admiration et joie pour les autres, ses épreuves en autant de défis à relever, ses regrets en autant d'amour à donner aux autres… Une lecture pleine d'enseignements…
C'est une série pour tous les âges et même ceux qui ne lisent pas ce genre de littérature seront conquis par le talent de l'auteure qui arrive à nous donner l'envie d'accompagner Aila sur son chemin. »
« Formidable ! C'est un vrai moment d'évasion que nous offre ce livre !
N'hésitez pas! Moi je file directement lire le tome 2.
Merci Catherine Boullery. »
Sur La Dame Blanche :
« toujours aussi captivant ! On est heureux de retrouver à nouveau Aila ! Action, réflexion, suspens, un ensemble très complet qui m'a une fois de plus séduite !
Bravo ! »
Bon week-end à tous.
11 septembre Où en est l'écrivain ? Eh bien, c'est une catastrophe, nulle part… Je ne fais que travailler, mais absolument plus sur l'écriture. Je le regrette, mais je finirai tôt ou tard par sortir le nez de l'eau et faire renaître l'auteur derrière le professeur !
Que faites-vous le 4 octobre ? Rien, super ! Passez donc à la fête des vendanges ! Avec mon compagnon de barnum et illustrateur, Alain Berry, nous aurons à cœur de vous accueillir de 10 h à 18 h, dans le parc du dispensaire de Sartrouville.
Bon week-end à tous.
28 Août Deux métiers et, quand l'un prend le pas sur l'autre à cette période, l'écrivain disparaît totalement derrière l'enseignant. Ce moment se négocie toujours de façon un peu délicate pour moi, car il m'oblige à faire un choix raisonné entre différentes options : je retrouve mes élèves dans quelques jours et mon nouveau programme doit être au clair dans ma tête alors que je peux repousser la relecture du tome V… Ne parlons même pas de l'écriture du tome VI ! Il m'arrive parfois d'envier ceux qui rentrent chez eux sans ramener du travail entre leurs murs, leur tête probablement plus libre que la mienne. De plus, la rentrée représente un moment chronophage et énergivore, même si lui est associé le plaisir de retrouver collègues et anciens élèves, de travailler avec eux pour, une nouvelle fois à la fin de l'année, ressentir la tristesse de les quitter… Un éternel recommencement, mais ça, c'est le titre du futur tome VII !
Nouvelle opération relayée par L'invasion des Grenouilles dont j'avais déjà parlé sur mon blog le 11 juillet dernier et sur ma page Facebook. Toutes ces initiatives sont vraiment indispensables pour promouvoir la lecture et la découverte éventuelle de nouveaux auteurs. En plus, dans ce domaine SFFFH, toujours dominé par les Anglo-saxons, un zeste de francophonie ne peut nuire. Alors, j'y participe ? Bien sûr ! Et la saga d'Aila avec UPblisher également !
Dernier week-end pour profiter de l'offre Ray's day sur UPblisher : rendez-vous sur la page du tome I ,Aila et la Magie des Fées et utiliser le code promo AILARAYSDAY pour obtenir cet ebook gratuitement.
Bon week-end.
23 AoûtPour commencer, une petite anecdote sympathique, le genre à vous redonner le moral quand il vous abandonne. Message de la médiathèque de Sartrouville :
« Bonjour,
Vous nous avez gentiment offert les 3 premiers tomes de votre série fantastique 'La saga d'Aila'. Vos livres ont beaucoup de succès et les lecteurs réclament la suite.
Est-il possible d'avoir le tome 4 pour compléter la série ? Malheureusement, chez notre fournisseur […] vos livres n'existent pas, et nous sommes obligés de passer par leur site pour nos commandes. »
Comment résister à une telle demande ? De toute façon, je m'étais déjà mise d'accord avec la directrice de la médiathèque pour l'apporter. En conclusion : le tome IV peut dorénavant être emprunté.
Super opération Ray's Day #RaysDay chez UPblisher dont vous pouvez profiter jusqu'au 30 août. Il vous suffit de vous rendre sur la page du tome I, Aila et la Magie des Fées et d'utiliser le code promo AILARAYSDAY pour obtenir cet ebook gratuitement.
Bon dimanche.
17 AoûtC'est fait ! J'ai repris la mauvaise habitude de ne mettre des nouvelles que lorsque j'en ai le temps, c'est-à-dire pas souvent… À ma décharge, j'ai pris quelques vacances bien méritées à la montagne ! Que j'aime ces paysages magnifiques, ces lacs miroitants, ces espaces tellement ouverts que plus rien ne peut retenir mon esprit qui s'envole par delà l'horizon. Bien sûr, ils se méritent, de 550 à 950 m de dénivelé et jusqu'à quinze kilomètres pour les plus longues balades. De quoi bien dormir la nuit après une journée d'effort, la tête emplie de beaux souvenirs et le cœur léger et heureux. Ne pas penser que j'attendrai un an pour y retourner. Ne garder que le meilleur, à l'image du bonheur vécu…
Mes différents projets avancent. J'ai fini ma partie pour mon projet à plusieurs écrivains. J'aurais voulu y passer un peu moins de temps, mais la perfectionniste que je suis ne se refera pas. Cependant, à un moment, il faut se dire que le maximum a été donné et passer à autre chose. Extrait : « Dans l’immense pièce sombre, uniquement éclairée par la lumière de hautes chandelles et de bougies individuelles, la disciple Saphie, au milieu de tous les autres, s’appliquait à sa tâche quotidienne. De la pointe de sa plume trempée dans l’encre, elle calligraphiait ses lettres avec un art consommé dans de grands livres qui rejoignaient les rayonnages de la bibliothèque des maîtres de la Guilde, une fois leur dernière page remplie. Cette activité aurait pu lui paraître rébarbative, mais tel n’était pas le cas, car Saphie appréciait son existence calme et réglée ainsi que l’ambiance feutrée de la salle d’écriture. Elle adorait particulièrement le crissement de sa plume sur le vélin rêche et les arabesques régulières auxquelles sa main donnait vie en les traçant, noir sur blanc, avec une indubitable adresse. Elle savait qu’elle n’aurait pas dû, car, le Guide Suprême le répétait inlassablement, un disciple ne devait pas être orgueilleux, mais, quelquefois, elle se reculait légèrement pour admirer la beauté de son travail. Peut-être n’était-elle que copiste, mais, en ce domaine, elle excellait. »
J'ai poursuivi le tome VI, mais mon avancée a été pour le moins laborieuse… En effet, il m'a fallu reprendre les premiers chapitres écrits et les remettre en cohérence avec la fin du tome V, tant dans la chronologie que dans la logique des événements, et, pour dire les choses clairement, ça m'a pris un temps fou pour, enfin, me satisfaire approximativement des deux premiers chapitres (trente-cinq pages environ et plus de 27 000 mots), surtout qu'en parallèle, j'ai effectué de nombreuses recherches : forteresse (dimension et constitution), mer intérieure, topographie, et, principalement, mis au clair les âges des personnages et les étapes clés de leur existence… Tout me paraît bien ordonné à présent, mais la raison me dit que je dois abandonner son écriture pour passer à la relecture du tome V et à la préparation du nouveau programme que j'enseigne cette année. Mon cœur lui me dit autre chose et cette décision rationnelle pèse sur mes épaules plus que je ne le voudrais. Tant pis. En conclusion, me voici en alternance sur la correction du tome V et la spécialité de TS !
P.-S. : je crois qu'il va m'être difficile d'abandonner totalement le tome VI, finalement…
Bientôt de nouveaux papillons dans la catégorie français, dont un magnifique Morio qui a posé pour moi, ses ailes grandes ouvertes, avec une patience d'ange. Enfin, ça ne s'est pas tout à fait passé ainsi, mais je rends l'histoire plus belle. À très bientôt.
23 JuilletVoici une semaine, jour pour jour, que j'ai écrit les mots de la fin du tome V et, naturellement, ressenti le plaisir indicible de celle qui a atteint son objectif. Quel bonheur profond et intense ! Quelle jubilation ! Quelle irremplaçable satisfaction, de celle qui te murmure à l'oreille : « Tu l'as fait ! », de celle qui te démontre que la joie de l'écriture reste inscrite dans tes gènes, que tu es capable de pianoter sur ton clavier sept à huit heures par jour et de terminer sur un petit nuage tant l'acte t'emporte, d'être parvenue à aller de ton point A jusqu'à ton point B sans même te perdre, une capacité à construire intacte, une imagination totalement déchaînée. Mots, je vous aime !
En revanche, je n'ai vraiment terminé les deux derniers chapitres que deux jours plus tard… Héhé, je triche ! En effet, si tous les éléments principaux étaient en place jusqu'au point final temporaire, il manquait quelques articulations du récit pour renforcer leur succession et la cohérence de l'histoire. Je pense d'ailleurs que je renforcerai encore, lors de la relecture, quelques descriptions sur lesquelles je suis passée un peu trop rapidement. Voici donc un nouveau volet de la saga de plus de 176 000 mots, le plus volumineux de tous, mais qui devrait s'amincir un peu lorsque je le retravaillerai, car le début que j'ai écrit en plusieurs fois nécessite d'éliminer quelques paragraphes redondants.
Alors que faire quand se termine un premier projet ? Laissez-moi réfléchir, j'hésite… Embrayer sur le tome VI ? Voici une excellente idée ! Comment ai-je pu ne pas y penser toute seule ? Plus d'un chapitre et demi déjà d'écrit ! Allez, je vais être complètement honnête, je triche, car je dispose d'une petite centaine de pages rédigées. Malheureusement, comme j'ai précisé la fin du tome V, je ne peux pas les reprendre telles quelles. En parallèle, j'avance sur mon projet à plusieurs auteurs, quatre pages de plus à mon actif et une fin qui s'approche. Fantastique !
Bon, c'est pas le tout, il faut que je retourne écrire. Belle journée.
11 JuilletQuelle semaine ! Ne pas perdre les bonnes habitudes ! Rangement et photocopies au lycée dans l'objectif de la prochaine rentrée (pas loin de sept heures de boulot cette semaine, mine de rien !), une super randonnée d'une vingtaine de kilomètres dans la forêt de Saint-Germain entre copines et, trop bien, la fin du chapitre seize (17 pages…), déjà plus de sept pages écrites sur le chapitre dix-sept avec, enfin, une idée clé qui me convient parfaitement et du grain à moudre par mon moulin (!) imaginaire.
Un premier retour du Salon du livre : « Bonjour, je vous écris suite à ma lecture du tome 1 d'Aila et la Magie des Fées pour vous dire que j'ai beaucoup aimé votre manière d'écrire ainsi que l'histoire : de la magie, des aventures… tous les ingrédients pour un bon roman. Tellement prenant que j'ai d'ores et déjà commandé les autres tomes !
Encore bravo. » Contente ! :)
Date à noter dans vos annales, opération « Le 1er septembre, j'achète un livre/ebook de SFFFH francophone - 2e édition - », piquée aux Québécois dixit Maxime, relayée par L'Invasion des Grenouilles. Pensez-y !
4 JuilletPour résoudre tous mes problèmes, je me suis décidée à éliminer les activités satellites les unes après les autres pour parvenir à me concentrer sur l'essentiel. Je n'y suis pas encore totalement parvenue, mais, petit à petit, je m'en rapproche. Je garde le cap !
En plus, vous comprenez, j'essaie de prendre le temps de vivre un peu et de ne pas faire que travailler. En conclusion, hier, deux magnifiques balades, la première à Giverny et ce plaisir intense à parcourir les jardins de Claude Monet, malgré la chaleur torride ! Puis, en revenant vers la maison, une visite imprévue, celle du château de la Roche-Guyon, situé dans une boucle de la Seine, accolé à une blanche falaise. Je me suis littéralement enthousiasmée pour ce lieu, dont l'architecture jouait au grand écart entre des parties plus anciennes et plus récentes et qui offrait un exceptionnel panorama sur cette vallée de l'Île-de-France. D'indéniables atouts : la surprenante découverte d'un pigeonnier constitué par un ensemble de niches creusées à même la paroi, la traversée de la roche crayeuse grâce à d'impressionnants escaliers taillés dans la falaise, l'arrivée au donjon surplombant le château, les jardins et les rives de la Seine. Deux regrets cependant, j'ai manqué les écuries, pourtant réputées, et n'ai pas poussé jusqu'au jardin et aux bords de Seine, il faisait trop, trop chaud. En conclusion, j'y retournerai et, si vous disposez d'un moment, n'hésitez pas !
Dans les bonnes nouvelles, j'ai commencé à résoudre le problème de chronologie de mon tome V. En attendant cette évolution positive, je ne suis pas restée sans écrire puisque j'ai rédigé quelques passages qui ne nécessitaient pas de construction préalable. En conclusion, je suis sur la bonne voie !
De nouveaux commentaires sur UPblisher :
- « Un univers fantastique !
On plonge dans un monde magique où se mêlent entre autres héros, fées, chamans, rois et reines, le bien et le mal. Tous les ingrédients d'une belle aventure ! J'adoré les tomes I, II, et III
Je me suis tout de suite attachée au personnage d'Aila, avec ses doutes, sa force, mais aussi son grand courage et sa détermination, et ce, malgré sa jeunesse. Au fil des tomes, l'histoire se densifie, de rebondissement en rebondissement, le suspense devient vraiment prenant, on veut absolument savoir la suite !
Les personnages secondaires qui gravitent autour l’héroïne sont tout aussi attachants, chacun avec leur caractère, leur mystère et ajoutent au piment de l'histoire. Il y a des côtés sombres, graves, mais aussi de l'humour, bref une bonne lecture que je recommande. Je viens de recevoir le tome IV et je l'emporte en vacances en me délectant par avance ! »
Les trois autres, écrits par la même personne, sur les tomes I, III et IV sont plus lapidaires, mais terriblement efficaces !
- « Vous ne pourrez plus vous en passer !!!! »
- « Tous aussi réussis ! »
- « Toujours un grand moment de pur bonheur… ! »
Voici une belle façon de terminer une semaine et de commencer un week-end.
Belle journée.
26 juinBouh !!!!!!! J'en ai trop à faire, dans des directions complètement opposées et dois parvenir à gérer mes priorités… Je passe mon temps à alterner les activités : retravailler mes photos, réfléchir à mon nouveau programme, écrire pour le tome V ou pour le projet à quatre. Finalement, j'ai l'impression de ne rien faire correctement, d'être en décalage permanent, de me disperser en fait. Surtout qu'à côté de toutes ces activités, il y a bien d'autres, les obligations (surveillances, préparation de la prochaine rentrée) et les plaisirs (sortir, courir, danser, dormir !)
Deuxième bouh !!!!!!! J'ai un problème avec mon tome V. Pas celui de la page blanche, non, ce serait plutôt l'inverse… Je vois mon livre grossir à vue d'œil et je me dis que je dois parvenir à condenser les dernières étapes avec la traversée de la Bruçie, puis du Gerek ainsi que la terrible fin temporaire qui attend le lecteur. Donc, avant de me lancer dans la fin du chapitre seize, je dois absolument peaufiner la structure. Je suis même en train d'envisager de changer ma carte initiale et, ça, j'aime pas. Surtout que cette modification ne résoudra pas obligatoirement mon problème, car le Gerek doit rester ce passage par lequel les hommes de Césarus ont foncé sur la Wallanie, seize ans plus tôt. Donc, réfléchir, articuler, construire, puis se remettre à écrire. Si, si, je suis confiante !
Voici l'extrait d'un petit mot que j'ai reçu d'une de mes amies, la seule qui lise les chapitres d'Aila au fur et à mesure qu'ils s'écrivent : « La différence pour moi avec les premiers tomes n'est pas tant l'aventure, que la dimension psychologique des personnages qui s'est renforcée. C'était déjà une caractéristique forte de ton roman dans les 1ers tomes, Aila a toujours eu une fabuleuse capacité d'analyse des relations humaines, des doutes et des moments de vérité qui la rendaient si attachante ; simplement dans cette situation de crise où l'absence de l'héroïne bouleverse tous les codes et tous les gens qui s'étaient installés dans une autre vie confortable, la dimension psychologique devient le ressort de l'aventure, là où elle n'en était avant que le corollaire. Moi ça me plaît beaucoup, on passe du rire aux larmes, l'émotion est toujours là au coin d'une discussion. » C'est trop bien d'avoir une amie qui exprime aussi bien la simplicité apparente des choses ! ♥ ♥ ♥
D'ailleurs, à propos de boulot, je dois replonger dans le travail de photos de théâtre que j'ai réalisées trois mois plus tôt. C'est le plus urgent, car j'en ai pour encore cinq à six heures et certains comédiens de la pièce vont muter. Ce serait mieux pour eux d'avoir ces clichés avant leur départ.
Bon week-end.
21 juinJ'ai trouvé mon programme pour les vacances : écrire, courir et dormir, histoire de récupérer toutes les heures de sommeil qui m'ont échappé !
Pour l'écriture, c'est parti ! Pour mon aventure à plusieurs écrivains, j'ai quasiment terminé le chapitre 2. En revanche, ce qui me dérange s'apparente à quelques hésitations sur la concordance des temps dans la rédaction d'un flashback. Je n'aime pas ce genre d'imperfections, donc j'ai intérêt à étudier en profondeur le sujet avant de la présenter. Je pourrais demander de l'aide à un collègue de français ! Il sera content de récupérer du boulot pour les vacances : devoir de vacances ! Autant passer à l'acte directement c'est fait !
J'ai commencé à relire le chapitre 15 que j'avais lâchement abandonné pendant plusieurs semaines. J'aime bien le début, cette façon de décrire les hésitations de Pardon et les frasques de Naaly. Celle-là va nous réserver encore bien des surprises, c'est certain, mais, enfin, dans ce chapitre, se dénoue une partie de sa colère intérieure. Ce premier suffirait-il pour éteindre le feu qui la dévore ? Conclusion : terminer ce chapitre, puis passer au 16 avec le même élan ! Beau projet, n'est-ce pas ?
Continuer à recevoir des gentils petits mots et en sourire, comme celui de ma filleule : « J'ai reçu La Dame Blanche, la couverture est encore plus belle en vrai ! Je l'ai commencé et j'en suis au moment où Aila devient maman de Naaly :) Tu écris vraiment bien et je suis toujours très fière de montrer tes livres à mes amies et de leur dire " C'est ma Marraine qui l'a écrit ! " » J'ai également une pensée pour ma nièce qui prête mes livres à toutes ses copines, pour mon oncle et ma tante ainsi que leur fille qui m'encouragent en permanence. J'ai été profondément émue de la venue de ces derniers au Salon du livre. Ils étaient les premiers visiteurs de ma famille (bien réduite, il est vrai) à franchir ce pas et je ne les aime que d'autant plus. À eux… ♥ ♥ ♥
Belle semaine.
19 juinBientôt une semaine que le Salon du livre s'est achevé et même pas le temps de vous mettre un petit post avant aujourd'hui ! Il faut dire que les jours s'enchaînent sans me laisser le temps de souffler. Pourtant, une nouvelle fois, cette journée a représenté un moment extraordinaire dans ma vie, un tourbillon par lequel je me suis laissé emporter, un souffle puissant qui m'a abandonnée tout étourdie quand la foule a reflué. Alors, de toute mon âme, je remercie tous ceux qui ont eu la gentillesse de faire un détour par mon stand. Leur présence à mes côtés s'associera désormais aux plus beaux souvenirs de ma vie.
Vous souhaitez quelques anecdotes ? Que vous raconter ? Je vais me contenter de l'essentiel.
D'abord, le plaisir de revoir des élèves !
♥ La venue de quelques-uns de mes premières S de cette année, en pleine révision pour le bac de français, m'a beaucoup touchée. Quitter cette classe adorable me paraît encore plus compliqué que celles des autres années et je ressens encore la tristesse de refermer la porte après notre dernière heure de cours (enfin, plutôt, notre ultime goûter…), après la joie de recevoir des chocolats, la bise de la déléguée, une salve d'applaudissements et des remerciements sincères, et de quitter les deux derniers élèves qui s'étaient attardés auprès de moi. Une page qui se referme pour en rouvrir une autre ? Sûrement… Cependant, l'émotion de cet instant reste vive.
♥ Le retour de fidèles de la saga, de plus en plus nombreux, qui reviennent, Salon après Salon, rechercher la suite et partager ce moment avec moi.
♥ La surprise du jour ! Récemment, j'ai été invitée sur LinkedIn par un ancien de mes élèves, carrément étonnée par sa démarche. Naturellement, j'ai accepté et qui vois-je débarquer au Salon ? Ce fameux ancien élève, bien plus grand qu'à l'époque (heureusement pour lui !), un jeune homme à présent. J'ai trouvé sa visite vraiment sympathique, sans oublier le plaisir que j'ai éprouvé à échanger avec lui sur sa vie actuelle.
Ensuite, l'immense gratitude que j'éprouve pour tous ceux qui, depuis plusieurs années, reviennent sans faille pour m'accompagner et m'encourager, indispensables piliers de mon aventure littéraire. Ils sont le miroir dans lequel je me reflète, l'onde dans laquelle je m'abreuve, la flamme grâce à la laquelle je brûle de mille feux. De tout cœur, merci !
Quoi d'autre encore ?
Je crois pouvoir affirmer que les bons lecteurs peuvent commencer à lire la saga dès le début du collège ! En effet, autour du stand, je voyais rôder un jeune garçon avec lequel j'ai engagé la conversation pour découvrir qu'en fait il avait déjà acheté le tome I l'an passé (il avait 12 ans) et, comme ce dernier lui avait plu, il revenait chercher le tome II. Un nouveau fidèle désormais ?
Et, puis, en parallèle avec le Salon, je songe également à tous ces petits mots que j'ai reçus, de vive voix ou écrits dont voici quelques extraits, choisis avec soin naturellement, vous croyez quoi !
♥ « Bien sûr que je veux la suite !!! Je l'attends avec impatience, c'est trop bien, je me suis régalée avec le tome 3, quel suspense ! »
♥ « Je suis devenue une fan d’Aila alors qu’à la base je n’étais pas venue au Salon pour moi. Cela m’a redonné l’envie de lire. J’ai suivi la progression du tome IV via Facebook et ne manquerai certainement pas de passer samedi. »
♥ « Vous avez reçu le précieux sésame ? Je trépigne d'impatience ! »
Peut-être ces échanges peuvent-ils vous paraître banals… Pour moi, ils sont tout, tout ce qui légitime le fait de dire que je suis écrivain, tout ce qui me donne envie de continuer à raconter des histoires pour partager, faire vibrer, pleurer, frémir, rêver tout simplement. Autour de moi, la communauté s'agrandit et les liens se resserrent entre elle et moi, emplis de complicité et d'affection, tout ce qui rend mon existence plus belle et ma sensation de vivre plus intense… Une dernière fois, merci.
Beau week-end à tous.
9 juinPlus de copies ! Que c'est bien d'être prof quand l'année se termine et que je me dis que je vais pouvoir retourner à d'autres activités ! Comme à mon pauvre chapitre 15, par exemple, écrit aux trois quarts, et que je n'ai toujours pas trouvé le temps d'achever… Comme aux deux autres chapitres que je dois rédiger dans le cadre de mon projet à plusieurs écrivains, comme la nouvelle Et la Magie fut que je dois ABSOLUMENT finaliser, comme… Vous savez quoi ? Je crois que je vais encore attendre demain pour y réfléchir !
Ne me demandez pas comment je fais pour écrire. Si mon métier est d'expliquer, ma passion consiste à ne rien décortiquer et ça marche tellement bien comme ça ! J'attendrai le syndrome de la page blanche pour me poser des questions. En attendant ce jour maudit par tous les écrivains, je vais continuer mon chemin en pays Hagan, avant de plonger dans de nouvelles contrées vers une destinée bien sombre… Qu'est-ce que je ne lui fais pas vivre à ma pauvre héroïne ! Heureusement qu'elle n'est qu'un personnage de fiction sinon elle finirait bien par m'en vouloir… ou pas ! Elle sait la tendresse infinie qui nous unit, l'attention profonde que je lui porte, au point de chercher à rectifier tous les aléas de sa vie ou de lui en offrir une nouvelle…
Presque J-4 pour le Salon du livre de Sartrouville et le plaisir de recevoir de petits mots de ceux qui vont faire le déplacement pour moi (en fait, plutôt pour le tome IV !) Peut-être cette année, encore, de nouvelles rencontres aussi belles qu'inattendues. J'adore tant les liens que crée cette aventure littéraire. En tout cas, je vous raconterai tout… quand j'en prendrai le temps !
Belle semaine.
6 juinVous avez vu ? Je bats tous les records ! Seulement trois semaines depuis mon dernier post !
Dernière ligne droite avant le Salon du livre de Sartrouville, 14 juin 2015 de 10 h à 18 h au parc du dispensaire. Petit clin d'œil dans le journal de Sartrouville à la saga à découvrir en page 3.
Les tomes IV papier sont arrivés à la maison. Maintenant, j'ai la collection complète de la première partie de la saga d'Aila. Moquez-vous ! Les plaisirs de la vie les plus nombreux sont les petits, les sans-grade que chaque jour la vie vous offre, si faciles à saisir ; il suffit de tendre la main… Peut-être leur modestie pourrait-elle vous amener à les négliger. Pour ma part, je considère que ce serait bien dommage, car les grands bonheurs ne sont pas si courants alors que les petits n'attendent que vous !
Après avoir bien avancé le tome V, « La Porte des Temps », j'ai dû m'arrêter, faute de temps pour écrire, avec un chapitre quinze inachevé (je n'aime pas ça du tout !) Cependant, je ne m'avoue pas vaincue et je compte bien repartir à l'attaque dès que je le pourrai ! 609 000 caractères, 126 000 mots, ce prochain livre s'épaissit à une vitesse fulgurante et devrait rapidement dépasser ses petits frères !
Inutile de parler des nouvelles, j'ai laissé tomber pour l'instant. Mais d'ici quelques jours, je devrais être capable de vivre plusieurs vies à la fois — si, si, je le sens ! — et, ainsi, d'écrire sur tous les fronts à la fois ! Cependant, pour le moment, seul le plaisir de poursuivre Aila dans ses aventures m'emporte… Décidément, il faut que je termine ce tome V pour pouvoir passer sereinement à une autre écriture. Allez, c'est l'histoire de cinq à six chapitres supplémentaires au plus… ou, alors, au moins ! Nous verrons !
Il me reste une semaine pour finaliser tous les détails du Salon du livre : le diaporama, les derniers avis sur le tome IV que je n'ai même pas eu le temps de traiter (pfff…), la constitution des caisses de bouquins soigneusement agencées. Encore une semaine qui va passer à la vitesse grand V ! Tout ce qu'il faut à une prof de physique !
Bon week-end à tous.
Au grand dam d’Airin, habitué à engloutir de quoi le faire tenir jusqu’au repas de midi, il n’y eut pas de petit déjeuner. Le groupe décida de ne pas traîner ici au cas où l’un des mercenaires leur aurait échappé et serait parti chercher du renfort. Cela semblait fort improbable, mais mieux valait ne pas prendre de risques.
— Alors, Hubert, comment vois-tu la suite de notre escapade ? demanda Avelin.
— Nous allons reformer les paires initiales, Aila avec toi et Aubin avec moi.
Aila ressentit un pincement au cœur. Tout en sachant qu’Hubert ne faisait que remettre en place ce qui existait au préalable, elle se sentit évincée par le prince. Était-il toujours fâché par leur discussion du soir précédent ?
— J’ai hésité pour choisir qui de nous deux raccompagnerait les sires Airin et Barnais à Antan. Finalement, il m’a semblé plus logique que tu commences à préparer ta prochaine mission avec ta partenaire en retournant à Avotour.
Aubin repassait encore par Antan… Aila se sentit désespérée. Elle désirait terriblement revoir Bonneau, dame Mélinda et Hamelin. Peut-être, après tout, Hubert avait-il raison ? C’était trop tôt pour y revenir. Que pourrait-elle raconter, sinon qu’elle avait vécu trop de situations qu’elle ne savait expliquer ? Et puis comment pourrait-elle justifier auprès d’Hamelin qu’elle n’avait toujours pas respecté son engagement envers lui… ? Non, le prince avait pris une sage décision, même si cela la touchait plus qu’elle l’aurait cru.
— Aila, as-tu des messages que tu voudrais transmettre en Antan ? proposa Aubin.
— Dis-leur juste que je vais bien et que je pense à eux.
Aubin hocha la tête. Elle lut l’inquiétude dans l’expression du visage de son frère, il se tracassait pour elle. Elle chercha à le rassurer d’un sourire.
La route la plus courte menant à Avotour passait à proximité d’Antan. Alors qu’ils auraient pu voyager ensemble encore quelque temps, Hubert suggéra un léger détour par une voie située plus au nord pour rejoindre le château d’Elieu et de Mélinda et les groupes se séparèrent.
Chevaucher avec Avelin changea les idées d’Aila. Il avait laissé de côté son attitude provocatrice pour ne lui offrir que le meilleur de lui-même avec une simplicité qui la déconcerta. Il lui demanda rapidement de l’appeler par son prénom, lui donna une partie de sa bourse pour qu’elle s’occupât de l’intendance de leur voyage. Elle put donc choisir ce qu’ils mangeaient et où ils dormaient ! Elle connaissait bien la région et s’amusa à tenir le rôle de la gentille organisatrice des journées du jeune prince, c’était tellement léger et revigorant après tout ce qu’elle avait vécu. Quand ils passèrent à quelques lieux d’Antan, elle évita d’y penser et questionna Avelin à propos d’Avotour :
— Vous voulez que je vous parle d’Avotour, s’étonna-t-il. Eh bien ! vous mettez un château un peu plus grand au milieu d’une bourgade un peu plus importante et voilà, le tour est joué : vous obtenez Avotour !
— Avelin, vous n’allez quand même pas réduire la ville de notre roi à si peu de choses ! Elle possède sûrement une particularité !
— À part sa taille et sa misère ? Non, sincèrement, rien. Vous le constaterez vous-même bientôt. Peut-être quelques serviteurs en plus, mais, de fait, je n’en trouve jamais un quand j’en ai besoin ! conclut-il, en éclatant de rire.
Malgré ses efforts, les idées d’Aila dérivèrent vers Antan, tandis que l’image de Bonneau s’imposait dans son esprit. Par les fées, il lui manquait affreusement… Il avait été son repère depuis sa plus tendre enfance et, là, elle avait vécu seule une première amourette qui lui avait tourné la tête, la forçant à choisir entre poursuivre sa vie de combattante et se transformer en bonne petite épouse fidèle de l’héritier du plus gros comté d’Avotour. Une nouvelle fois, elle avait frôlé la mort, elle frissonna à ce souvenir, et elle était devenue à moitié folle ! La routine, quoi… Elle revit sa main et les flèches qui la quittaient pour aller se planter dans le cœur des cinq mercenaires. Elle repensa également au livre de la magie des fées qui vagabondait dans sa chambre et à cette espèce de vision double qui, de temps en temps, s’emparait de son esprit, lui procurant l’impression de s’échapper de son corps pour survoler l’espace qui l’entourait, percevant même les pensées des hommes… Elle s’était trompée, elle aurait dû insister pour aller revoir Hamelin, qui lui aurait certainement expliqué tout ce qui lui arrivait. Antan n’était pas si loin ; cela mériterait bien un petit détour qu’Avelin accepterait avec gentillesse. Elle ressentait un tel besoin d’être rassurée qu’elle aurait donné n’importe quoi pour vivre à nouveau avec ceux qu’elle aimait… Elle subissait avec douleur cette sensation de s’échapper à elle-même, de ne plus savoir qui elle était, comme si une zone de brouillard lui interdisait de voir en elle et de se retrouver. Perdue, elle s’arrêta, hésitant sur la meilleure décision à prendre : rendre visite à Hamelin ou continuer.
La voix d’Avelin résonna à ses oreilles :
— Un souci, Aila ? dit-il, en stoppant lui aussi son cheval.
— Non, tout va bien, j’arrive. J’avais cru apercevoir quelque chose, mais je me suis trompée. Poursuivons notre route.
Elle venait de choisir, elle devait s’en sortir seule. C’était pour cette raison qu’elle avait quitté Antan, pour ne plus dépendre de personne. Alors, ce n’était pas après un mois passé loin de chez elle qu’elle allait renoncer ! Même si, en cette brève période, elle avait vécu tant de moments si intenses et si éprouvants qu’elle ressentait l’impression d’avoir abandonné son domicile depuis bien plus longtemps… Aila se morigéna : « Allez, il n’est plus question que je m’apitoie sur moi-même ! Maintenant, je redeviens Aila, la combattante, et j’oublie toutes ces bizarreries ! » Elle se tourna vers le prince :
— Et le roi, à quoi ressemble-t-il ?
— Euh, à mon père…
En plus, il se fichait d’elle.
— Mais encore ? insista-t-elle.
— Disons qu’il est de taille moyenne, correctement musclé, mais très intelligent et d’une justesse incroyable.
Dans les yeux d’Avelin, elle vit briller une lueur de fierté, tandis qu’il parlait.
— C’est un très bon roi, n’est-ce pas ? ajouta-t-elle doucement.
— Oui, le meilleur ! Malheureusement, en ce moment, sa position est difficile ; il doit faire face à la misère grandissante de notre royaume et entend la révolte gronder parmi son peuple. Notre pays est devenu un objet de convoitise de la part de souverains voisins en mal de conquête et doit naviguer entre menaces et complots permanents. Nous n’aurons peut-être pas cette fois-ci un autre Barou pour nous sauver la mise…
Une pensée incongrue traversa l’esprit d’Aila : « Mais vous m’aurez moi ! » Elle eut le réflexe de la retenir et en soupira de soulagement. Le regard surpris d’Avelin la fit revenir sur terre et elle prit la parole :
— Je ne veux pas me montrer pessimiste. Quand on ne croit plus qu’on peut gagner, on peut continuer à se battre, mais sans la moindre chance de vaincre. Alors moi, je crois fermement que nous pouvons, en nous y mettant tous, inverser cette dégradation, protéger notre pays et en sortir plus fort. Vous avez commencé à disposer les pièces d’une ère nouvelle qui, progressivement, s’organiseront pour changer notre vie. Regardez ! Cela a déjà débuté ! Sire Barnais s’est assagi et va devenir un allié fiable, alors que tout le monde le considérait comme un être aussi futile qu’inutile. La mort de Bascetti nous offre un semblant de répit avant que Faraday récidive avec ses complots par ici. De plus, je suis sûre que notre mage royal, Pardon et Adam sont en train d’abattre un boulot incroyable. Ils reviendront d’ici deux mois avec de précieuses informations qui nous aideront à mieux connaître nos ennemis et nous saurons mieux nous défendre.
— Ce que vous dites est juste, mais… notre peuple. Que pouvons-nous faire pour lui ? Nous n’avons jamais subi autant de catastrophes naturelles : les invasions d’insectes qui détruisent les récoltes, les animaux, porcs, vaches, moutons ou poulets, atteints par des épidémies fulgurantes qui déciment des troupeaux entiers en quelques jours, des villages dont la population tombe malade… Heureusement, jusqu’à présent, nous n’avons pas eu de morts à déplorer. Comme le dit Orian, ces dysfonctionnements sont dus à la magie des fées qui disparaît…
Ah ! non ! pas elles encore ! Alors qu’elle essayait de tourner la page, Avelin lui en resservait une couche ! Elle décida de rester lucide, coûte que coûte, et rétorqua :
— Si elles ont déserté les lieux et n’effectuent plus leur part de travail, nous trouverons bien le moyen de le faire à leur place ! Nous trouverons aussi des solutions pour empêcher ces insectes de nuire ! Nous trouverons de nouveaux remèdes pour soigner les animaux ! Nous trouverons pourquoi les hommes tombent malades et comment nous pouvons les protéger ! Si les fées nous ont abandonnés, nous les remplacerons, un point c’est tout !
Il resta bouche bée. Les sourcils froncés, il bascula doucement la tête de droite à gauche comme pour faire rentrer toutes les idées qu’elle venait de lui jeter :
— C’est une façon de voir que je n’avais jamais envisagée… Vous suggérez que nous pourrions remplacer les fées et ainsi apprendre à vivre sans leur protection. Cela doit être possible, puisque nous partageons de moins en moins avec elle… À moins que leur légende dise vrai. Peut-être, parmi nous, existe-t-il déjà un être qui recevra cette magie pour qu’elle survive… Et puis, si jamais leur disparition est irrémédiable et qu’elles s’en doutent, elles pourront toujours nous céder ce qu’elles refusent de voir disparaître : leur magie. Honnêtement, je ne sais plus trop quoi penser… En tout cas, votre vision de notre avenir offre des perspectives très intéressantes, si différentes de toutes celles que j’ai pu entendre…
L’image du livre des fées traversa l’esprit d’Aila. Elle tendit une de ses mains vers l’arrière pour toucher sa besace à dos, puis, rassurée par la présence de l’ouvrage, elle reprit ses rênes, tout en songeant au petit être doré de ses rêves. Elle avait déjà parcouru un bout de chemin dans sa tête et admit leur existence, mais de là à croire que tout provenait de leur magie, il ne fallait pas pousser ! La zone de brouillard resurgit dans son esprit. Elle en était certaine, il subsistait des souvenirs auxquels elle ne pouvait pas accéder au-delà de cette opacité. Si seulement cette dernière voulait bien se dissiper… Elle chercha de toutes ses forces à la percer, mais elle n’y parvint pas. Ennuyée, elle repoussa au fond de sa conscience cet espace d’elle-même qui lui échappait. Son sentiment d’impuissance se mua en colère froide et elle respira un grand coup pour se calmer, poursuivant la route aux côtés d’Avelin.
Le prince et sa partenaire s’arrêtèrent à la première auberge venue pour y passer la nuit. Une fois le repas, délicieux du reste, vite consommé, ils regagnèrent rapidement leur chambre pour y dormir. Malheureusement pour eux, ce fut l’établissement que choisirent également une bande de joyeux fêtards pour chanter ou plutôt brailler à tue-tête dans la salle commune. Même à l’autre bout de la bâtisse, pas bien grande, il était vrai, les bruits à peine assourdis de la fête se prolongèrent jusqu’à ce que l’aubergiste, excédé, décidât de le fermer et d’expulser ceux qui ne résidaient pas à l’étage. Le résultat empira la situation. Évacué à l’extérieur, le groupe s’installa sous une fenêtre et se mit à coasser des chansons paillardes à pleins poumons. Bien mal leur en prit, car la réaction d’Aila ne se fit pas attendre. Elle attrapa deux gros brocs d’eau, ouvrit largement les volets et, ni une ni deux, balança leur contenu sur les joyeux drilles. Les chants s’arrêtèrent aussi sec — était-ce vraiment le terme adapté à cette situation ? —, relayés aussitôt par de véhémentes protestations très peu compréhensibles. Mouillés et bien imbibés, les derniers fêtards regagnèrent leurs pénates, tandis qu’Aila et Avelin goûtaient le silence enfin retrouvé et un repos bien mérité.
Les six jours de chevauchée suivants s’écoulèrent à toute vitesse, une fois le rythme pris. Tous les matins, elle achetait au village de quoi manger le midi. Ils marquaient une pause vers la quatrième cloche pour déjeuner, puis poursuivaient leur route jusqu’à la tombée de la nuit. Là, ils dénichaient une auberge pour se restaurer et y dormir. Grâce à la compagnie très agréable du jeune prince, ils partagèrent de bons moments à rire et à se raconter des histoires aussi diverses que variées. Tous les soirs, avant de souffler la bougie, Avelin lui parlait de sa vie princière à Avotour et de ce qu’il aimerait. Elle accueillait ses paroles, souvent en silence, livrant rarement de petits bouts de son passé. Il n’était pas dupe de sa discrétion, mais, pour une fois que quelqu’un l’écoutait sans l’interrompre, il en profitait allègrement.
Lorsqu’Avelin et Aila entamèrent leur dernière journée de cheval avant Avotour, le temps, jusqu’alors clément, se changea en une pluie fine et pénétrante qui les obligea à s’arrêter dans une auberge pour le déjeuner. Poussant la porte, ils découvrirent des lieux sombres et déserts dans lesquels résonnait l’écho de plaintes proches. Aila assura sa prise sur son kenda, tandis qu’Avelin dégainait son épée. Ils avancèrent dans la pénombre, s’orientant vers le bruit des sanglots, et entrèrent dans une cuisine, vide également, accentuant cette sensation bizarre que tout semblait prêt à être utilisé. Des miches de pain frais trônaient sur la table aux côtés d’assiettes qui n’attendaient que la soupe, et une grande marmite, d’où s’échappait un fumet goûteux, refroidissait doucement hors du feu. Ils avisèrent une porte entrebâillée dans le fond de la pièce qu’Aila ouvrit délicatement. Avelin derrière elle, leurs regards se posèrent sur une personne, assise sur une chaise, tenant la main d’une femme alitée, et qui pleurait à gros sanglots, tout en lui parlant. Aila tendit son kenda à Avelin et s’approcha seule du couple :
— Brave homme ?
L’homme sursauta et se leva précipitamment :
— Non, non ! Il ne faut pas rester ici, elle peut être contagieuse ! Venez, allez-vous-en vite !
Il les poussa sans ménagement hors de la pièce, ne cessant d’insister sur le danger de s’éterniser là, qu’ils n’auraient jamais dû entrer chez lui, mais quand il ouvrit la porte extérieure, il réalisa qu’il tombait des cordes, et que ce n’était guère un temps à mettre des gens dehors. Ses yeux revinrent vers les jeunes voyageurs dont les vêtements tout trempés gouttaient sur le sol. Hésitant, il se figea, puis soupira :
— Peut-être êtes-vous suffisamment loin d’elle maintenant ?
Rebroussant chemin, il les invita auprès du feu qu’il raviva en jetant un fagot sur les braises encore rougeoyantes. Il alla chercher trois petits verres qu’il remplit à ras bord d’un liquide jaunâtre.
— Ça au moins, ça ne peut pas nous faire de mal, dit-il, en le vidant d’un trait.
Avelin voulut l’imiter et, s’étranglant dès la première gorgée, se mit à tousser sans pouvoir s’arrêter. Plus circonspecte, Aila y trempa juste le bout des lèvres. Par les fées, comme c’était fort ! Elle jeta un regard à Avelin qui, rouge comme une pivoine, commençait à se reprendre, puis à l’aubergiste, aux yeux égarés dans le vide, qui ne s’était rendu compte de rien :
— Brave homme, lui dit-elle doucement, en posant sa main sur son bras, que se passe-t-il ici ?
— C’est ma femme… Elle allait bien hier soir et, ce matin, au lever, elle s’est sentie mal et puis, d’un coup, comme ça, elle est tombée et elle ne s’est plus réveillée…
Il se remit à pleurer.
— Y a déjà eu ça dans le village, quatre fois, et ils sont tous morts. C’est une brave femme, ma Daina, elle cuisine comme une reine. J’veux pas qu’elle disparaisse.
Il mit sa tête entre ses mains, avant de se redresser et de poursuivre :
— Ceux qui travaillent ici sont des gens bien, j’voulais pas qu’ils tombent malades. Alors, j’ai chassé tout le monde : les clients, les habitués, les servantes… Tous, ils sont tous partis et y a plus qu’elle et moi. Qu’est-ce que je vais devenir si elle meurt ?
— Me permettez-vous de la voir ?
Elle lança un coup d’œil à Avelin qui fronça les sourcils. À coup sûr, il n’appréciait pas la demande qu’elle venait de formuler.
— Vous n’y pensez pas, ma dame. Daina ne voudrait sûrement pas que je le fasse si elle pouvait encore parler. Moi, si je vais dans la mort, c’est pas grave, je n’ai plus qu’elle. On n’a pas eu la chance d’enfanter, vous savez. Elle est tout ce que j’ai avec cette auberge…
D’un geste lent du bras, il montra les murs autour d’eux.
— Je me permets d’insister. Ne vous inquiétez pas pour moi, il ne m’arrivera rien.
— Si vous le dites… Alors, vous pouvez y aller.
Sous le regard fort mécontent d’Avelin, elle se leva. Cependant, ce dernier n’intervint pas pour l’empêcher de rejoindre la femme. Consciente de la désapprobation muette du prince, elle ajouta, à son attention :
— Avelin, il faut savoir ce qui se passe. Jusqu’à présent, c’est vous-même qui me l’avez répété, les gens ne mouraient pas et, apparemment, les choses ont changé. Comprendre pourquoi est indispensable. Questionnez notre brave aubergiste pour noter des détails à propos des autres personnes qui sont tombées malades : où elles habitaient, ce qu’elles mangeaient, si elles vivaient seules ou non, si leur famille proche était également souffrante, les endroits où elles se rencontraient : travail, auberge… ? Glanez tout ce que vous pourrez, nous trierons ensuite.
Aila s’assit à côté du lit et commença par observer sa femme : un souffle léger, presque imperceptible, elle ne présentait ni plaie, ni boutons, son teint crayeux aurait pu laisser croire qu’elle avait déjà succombé, si ce n’était ce mouvement ténu de sa poitrine… Délicatement, Aila prit sa main, qui était glacée. Plaçant son index et son majeur sur le poignet, elle perçut des pulsations très irrégulières et beaucoup trop espacées. Elle pinça violemment la peau sans obtenir la moindre réaction. Puis, relevant sa paupière, elle approcha des yeux de la malade la lampe qui brûlait sur la table de nuit. Toujours rien… Où que fût Daina, elle n’en reviendrait pas… Elle regagna la salle principale où son mari leva aussitôt vers elle un regard plein d’espoir :
— Brave homme, je suis désolée… Je ne peux rien faire. Bientôt, elle va s’éteindre doucement, sans souffrance. Vous devriez retourner à son chevet…
Les yeux de l’aubergiste se remplirent à nouveau de larmes et, les épaules voûtées par le chagrin, il rejoignit sa femme. Aila saisit la carafe d’alcool fort qu’elle utilisa pour se nettoyer consciencieusement les mains.
— Tendez vos mains, Avelin !
Surpris, ce dernier obtempéra.
— Pourquoi faites-vous cela, Aila ?
— Hamelin et Bonneau m’ont toujours fait la leçon à ce sujet. Les maladies sont causées par des choses invisibles qui résistent mal à l’alcool et jamais au feu. Alors, entre vous brûler le bras ou mettre un peu d’eau-de-vie, j’ai choisi la solution de facilité. Partons. J’ai repéré deux pèlerines qui, à mon avis, ne manqueront plus à personne.
Depuis qu’ils avaient remis les pieds dehors, la pluie qui s’était renforcée trempa Aila et Avelin jusqu’aux os. Leurs manteaux, gorgés d’eau, ne les protégeaient plus de rien et ils grelottaient de froid et de faim. Après avoir sauté le repas chez l’aubergiste, ils n’avaient pas eu le cœur de déjeuner ailleurs. Au détour du chemin, Avotour apparut. « Un château un peu plus grand au milieu d’une ville un peu plus grande », avait-il dit. « Ben, voyons », pensa-t-elle. Le château, aux hautes murailles noires, dominait la ville : il paraissait gigantesque au milieu des demeures qui s’étendaient à perte de vue. Sitôt arrivés dans les faubourgs les plus excentrés d’Avotour, la pauvreté qui régnait au cœur de la capitale troubla profondément Aila. Les maisons avaient cédé leur place à des masures, et plus souvent à des ruines. Ici, même sous la pluie, des enfants traînaient dans les rues, pieds nus dans la boue, leurs visages hâves et leurs corps maigres à peine recouverts de guenilles. Ils tournaient près de leurs chevaux, quémandant une pièce pour manger. Qu’arrivait-il à Avotour ? La mendicité était inconnue jusqu’à présent… Il y avait bien des escrocs, des voleurs et aussi des assassins, mais la société, avant tout communautaire, s’était organisée autour d’un ensemble de chaîneries (grains, minerais, animaux…) qui promettaient une assistance à tous leurs membres. Par exemple, si un boulanger connaissait des problèmes financiers, celle des grains le prenait en charge et le soutenait jusqu’à ce qu’il fût tiré d’affaire. Aucune famille en difficulté n’était laissée livrée à elle-même, car la communauté veillait sur tous les siens. Un conseil, regroupant les différentes chaîneries, les réunissait régulièrement pour les décisions importantes et nécessaires. En général, celles-ci, loin d’être les meilleures pour une seule d’entre elles, apparaissaient comme les plus acceptables pour toutes. Certes, ce système n’offrait pas la perfection et les rebelles et les paresseux s’en faisaient rapidement exclure. Appartenir à ces communautés se méritait et il était hors de question d’assister des gens qui en rejetaient les règles. En retour, personne n’avait besoin de mendier pour survivre. Il y avait toujours du travail ou de la nourriture pour les hommes de bonne volonté, même un peu marginaux… Visiblement, si le système fonctionnait encore à Antan, il avait atteint ses limites à Avotour et n’y suffisait plus. La misère atteignait un nombre grandissant de personnes, tandis que ceux qui possédaient encore quelques biens s’appauvrissaient petit à petit. Par peur de manquer, ils donnaient moins, alors que, chaque jour, on avait besoin de plus… Le monde basculait progressivement dans la misère. Dans un élan de générosité, Aila jeta une poignée de pièces aux enfants qui se ruèrent dessus et commencèrent à se battre pour les récupérer. Cela alla très vite et tous s’éparpillèrent rapidement pour disparaître dans les ruelles alentour. Tous, sauf un, un petit garçon à l’âge indéfinissable, qui resta immobile sur le pavé, une tache rouge s’agrandissant au niveau de son cœur : il venait de se faire poignarder pour une piécette… Désespérée, elle tourna son regard vers Avelin qui la rassura :
— C’est de ma faute, Aila, j’aurais dû vous prévenir. Nous n’arrivons même plus à soutenir certains quartiers de la ville… quand nous osons encore y mettre les pieds à la nuit tombée. Ne vous en voulez pas. Grâce à ce petit geste, vous avez aidé quelques enfants. De toute façon, celui qui est mort l’aurait été demain ou après-demain du fait de sa plus grande faiblesse par rapport aux autres…
Profondément secouée, elle regarda le prince. Elle ne lui reprochait pas d’avoir dépeint la cruauté de la situation si simplement. Elle savait qu’il avait raison, mais elle s’indignait que l’on pût amener des êtres humains à des conditions de vie telles qu’ils redevinssent sauvages et cruels. Elle découvrait un monde inconnu, un monde où la violence régnait et où l’existence n’avait de prix que lorsque c’était la sienne. Cela l’accabla infiniment. Elle connaissait pourtant Melbour, Antan et Escarfe, mais elle n’y avait pas vu une population dans un tel état de dénuement. La misère était-elle donc si répandue à Avotour ?
— Aila, ne traînons pas sur place.
Elle le suivit, jetant un dernier coup d’œil au petit garçon, figé pour l’éternité.
— Et pour lui, il… il va rester ici ?
— Non, tous les matins, des charretiers font une tournée en ville et ramassent les corps pour les entasser dans la fosse commune.
Elle soupira. C’était donc là que finirait cet enfant… Et si une famille l’attendait, alors qu’il ne reviendrait pas ? Frigorifiée, Aila n’avait même plus la force de pleurer. La souffrance semblait glisser sur elle comme les gouttes de pluie sur son visage. Le ciel s’épanchait pour elle, peut-être cela suffirait-il…