✑ Les archives du blog de FANTASY d'avril 2014 de Catherine Boullery

Les Archives du blog de #fantasy d'avril 2014
tome 3 - L'Oracle de Tennesse

La saga d'Aila  fantasy


fantasy

Note : 4.6 / 5 avec 283  critiques

Les archives du blog de fantasy d'Aila d'avril 2014

27 avrilUne surprise de taille : copies finies ! Il faut dire que, par le plus grand des hasards, je suis tombée sur une classe de 24 élèves au lieu de 35, voilà qui diminue indubitablement le temps de correction. Autant en profiter !
En conclusion, je peux me remettre à :
- réfléchir sur le projet de financement ;
- poursuivre l'écriture de mes nouvelles (plus l'une que l'autre…) ;
- travailler sur les photos du théâtre (plus de 2400, aïe aïe aïe…) et du carnaval.
Tout ça, c'est pour le plus urgent ! Mais, comme je suis incapable de rester longtemps sur une seule activité (fatigue, quand tu nous tiens…), je suis repartie dans l'exploration du tome V « La Porte des Temps » avec des fourmis dans les doigts. Je ne vous parle même pas des autres activités qui me narguent, se moquant doucement de moi… Comme d'habitude, je vais finir par me disperser et avancer un peu sur tous les fronts sans rien finaliser, grrr… Certains jours, je peux le dire, je m'agace toute seule !
Chouette, c'est dimanche. Belle journée.

25 avrilLes jours continuent de s'enfuir et, moi, comme d'habitude, je tente de les retenir. Sans succès…
Après les tergiversations rencontrées sur les projets en cours et leur changement de cap, m'y remettre m'avait vraiment semblé difficile. Je m'étais beaucoup investie, malgré les courants contraires que je pressentais et, au bout du compte, tout était à refaire donc à réinventer ! Je sais bien, comme le racontait une des belles histoires que je lisais à mes enfants : « à faire et à défaire, on n'est pas à rien faire. » N'empêche, j'apprécierais d'occuper mon temps autrement ! Pour couronner le tout, voici la tuile qui manquait à ma journée : une manipulation malheureuse et la moitié de mon travail vient d'être effacée. Malgré la petite voix mauvaise qui me souffle de renoncer, je reprends mon courage à deux mains et je replonge, mais le cœur n'y est plus…
Je sens que la fin de cette journée va arriver trop vite, comme la fin des vacances.
Belle journée pluvieuse à tous.

24 avrilNouveau commentaire sur Amazon : « une fois de plus piégée par la magie d'Aila !
Le troisième tome a été englouti à la même vitesse que les deux précédents. On se replonge à chaque lecture avec bonheur dans cet univers de force et de fragilité. Aila est passée d'enfant à femme, mais on ne veut surtout pas la quitter! Vite, la suite !
 »
Mais comment les gens savent-ils que j'aime les papillons ? Héhé… Une adorable copine a passé beaucoup de temps à en créer un, rien que pour moi, dans un entrelacs de fils métalliques rehaussé par des perles de cristal de Swarovski et de Bohême jusqu'à ses deux magnifiques antennes, et me l'offert comme le plus précieux des présents. Elle avait raison, il l'était et le restera… Merci, Cintia !

Papillon en perles
Papillon en perles

Je vous souhaite une bonne journée.

23 avrilJ'ai le droit d'être impolie ? Voilà, je suis juste énervée parce que mon cerveau fonctionne à plein rendement, que les idées jaillissent les unes après les autres m'offrant peu à peu toutes les solutions qui manquaient à la trame d'un nouveau roman que j'aimerais écrire (et qui ne débouchera que sur une courte nouvelle…), rendant l'histoire encore plus exaltante, les relations entre les personnages plus complexes et que je sais que, dans moins d'une semaine, je serai rattrapée par le quotidien et qu'une nouvelle fois tout cet univers que je suis en train de peaufiner, développer, chérir, va s'endormir d'un long sommeil parce que je ne dispose pas de la vie qu'il faudrait pour écrire… Je sais bien que le quotidien est compliqué pour beaucoup d'entre nous, mais comment les autres écrivains font-ils pour jongler entre deux métiers ? Moi, je n'y parviens pas et ce constat me désespère, car, un jour ou l'autre, il me faudra choisir définitivement entre l'un et l'autre (la charge cumulée des deux pèse de plus en plus lourd sur mes épaules) et que je suis consciente que je ne pourrai pas choisir celui qui ne me nourrira pas. Un choix reste un choix, même s'il est par défaut, même s'il vous brise le cœur…
Je vous souhaite une bonne journée.

21 avrilJoyeux lundi de Pâques ! La grisaille matinale devrait céder rapidement la place à de belles éclaircies dès le début d'après-midi. Maintenant que je vous ai rassurés sur la météo, vous pouvez passer une belle journée en famille peut-être, un peu de chocolat à portée de main pour satisfaire votre gourmandise.
J'ai terminé le premier jet de ma nouvelle à une exception près : la description de mon esprit Drag'On… Ce n'est pas tant la conception de la bestiole qui pèche, mais plutôt le vocabulaire adapté qui me manque. Quand j'y songe, les dragons ne m'ont jamais vraiment fasciné jusqu'à ce que je m'éclate en regardant le dessin animé de Dreamworks du même nom. Cette relation nouvelle entre cet animal légendaire et les hommes qui les craignaient depuis le début des temps m'a totalement envoûtée et cette phrase d'Harold en est le plus caractéristique témoignage : « Tout ce qu'on croyait savoir sur vous, c'est faux. » En recherchant de lien sur le premier, je suis tombée sur la bande-annonce d'un deuxième volet qui sort le deux juillet prochain, je suis trop contente ! Bon, d'accord, ils ne se sont pas vraiment foulés pour le titre : « Dragons 2 », mais s'il est aussi bien que le premier, ça va être génial ! Vous voulez en savoir plus, deuxième trailer qui me donne encore plus envie !
Pour en revenir à mon sujet initial… Quelle idée, me direz-vous, de me lancer dans une nouvelle qui parle de ces créatures légendaires ? Pour la bonne raison que j'en ignore presque tout et que cette absence de connaissances m'offre une liberté totale pour les imaginer tels que j'en ai envie, sans me conformer à un modèle préétabli. Il n'y a que les termes correspondants à leur anatomie que je souhaite conserver et que, pour l'instant, je n'ai pas dégotés en totalité. Je dois donc poursuivre mes recherches à ce sujet, mais les sites sur lesquels je surfe parlent plus de leur caractère. D'ailleurs, si vous savez comment s'appellent les espèces de trucs hérissés qui s'écartent vers l'arrière de la mâchoire, c'est le moment de partager votre culture sur les dragons avec moi !
Belle journée à tous.

19 avril Comme promis, quelques photos de papillons

Grand Paon de nuit
Grand Paon de nuit

Le Tircis
Le Tircis

L'Aurore
L'Aurore

Le Moro-sphinx
Le Moro-sphinx

Le Citron de Provence
Le Citron de Provence

Le Grand Porte-queue
Le Grand Porte-queue

Belle journée.

18 avril Glup… Le blog est parti en vacances sans vous prévenir ! Il faut dire qu'il a été bien occupé jusqu'au départ et encore plus après à profiter d'un temps estival au cœur du printemps. Chaleur, soleil et ciel bleu, un vrai bonheur quand je me souviens de la grisaille du printemps de l'an passé ! Je vous ai rapporté de beaux souvenirs sous la forme de quelques photos :

Lac du Causse
Lac du Causse

Carennac sur un bras de la Dordogne
Carennac sur un bras de la Dordogne

Arbre à chatons blancs
Arbre à chatons blancs

Jeu de lumière sur une tour de la Défense
Jeu de lumière sur une tour de la Défense

Et vous savez quoi ? Pour changer, j'ai photographié des papillons, dont un magnifique Grand Paon de nuit que mon beau-frère a trouvé à l'entrée d'un centre commercial et que nous avons remis dans la nature après une séance photo, en espérant qu'il parviendrait à repartir. Surprise le lendemain, il n'était plus là ! Tant mieux ! Pour les découvrir, ce sera demain.
Je suis heureuse d'avoir avancé une des nouvelles sur lesquelles je travaille. Je me rapproche de la fin, mais la plus importante, elle, reste encore inachevée. Allez, j'ai encore une semaine devant. Entre quelques paquets de copies, ça devrait le faire, non ?
Agréable week-end à tous !

13 avril Réflexion d'hier que j'ai oublié de partager avec vous : « Quand votre vie ressemble de plus en plus à un roman, c'est que, peut-être, vous perdez un peu plus chaque jour le sens des réalités… » Puis une autre que j'ai répondue à une amie que je n'ai pas vue depuis longtemps et qui me disait en riant que nous allions comparer nos rides : « Quelles rides ? Celles de nos expériences passées ou présentes ? Celles qui prouvent toutes les épreuves que nous sommes parvenues à surmonter ? Celles qu'efface le regard de ceux qui nous aiment, car, qu'importe les années, seuls comptent cette énergie qui vibre en nous et son inaltérable rayonnement, caractéristique d'une lumière immortelle… »
Vous partez faire des photos du théâtre pour des amis et vous revenez avec un cadeau inattendu. Accueillie à mon arrivée par une collègue, cette dernière s'est approchée de moi en disant : « Dans la salle, tu vas avoir une de tes fans. Ma mère vient voir le spectacle et je lui ai dit que tu venais aussi et que je te présenterai à elle. » Effectivement, à la fin de la représentation, j'ai parlé quelques instants avec une dame fort gentille, presque émue et totalement enthousiaste. Comment dire… je crois que j'étais autant touchée par sa ferveur qu'elle de me rencontrer. Quand je suis revenue le lendemain, mon adorable collègue est revenue vers moi pour me dire à quel point sa mère avait été émue de me parler au point de dire à sa fille que c'était la première fois qu'elle discutait avec l'auteur d'un livre qu'elle connaissait. Cette histoire renforce ma conviction que la vie devient encore plus belle quand se multiplient dans son sillage des moments hors du temps tels que celui-ci, une rencontre, une émotion, des regards qui partagent dans le silence plus que des mots, des sensations inoubliables…
Autre constat qui me rassure : ma saga est vraiment intergénérationnelle, appréciée par la mère et par la fille !
Soleil ne me quitte pas ! J'ai besoin de ta chaleur sur ma peau pour renaître après l'hiver, de ta lumière pour me remettre à rayonner, de ton énergie pour être capable de faire face à toutes mes obligations !
Bon dimanche.

12 avril Pour commencer, le gentil cinéaste du tournage de la vidéo sur la communauté d'Aila a lancé un projet dont j'ai oublié de vous parler, engagée comme je l'étais cette semaine dans d'autres obligations ! Je vous invite à regarder sa réalisation, un fan-film de Harry Potter que je trouve vraiment chouette : Warren Flamel : La Malédiction de l'Immortalité - Épisode 1 [HD]. Leur projet de financement sur Ulule pour le tournage de l'épisode II vient de se terminer avec une belle réussite (119 % du montant escompté), venez en découvrir plus sur la plateforme de financement. J'ai raté le bon moment, mais, pour l'épisode III, je m'y prendrai plus tôt !
Une drôle de semaine qui se termine entre tristesse, voire détresse et enchantement ! De quoi me laisser un peu perplexe, légèrement perdue, mais aussi emplie par un sentiment étrange de bien-être dont je ne sais comment il a pu éclore sur des cendres encore chaudes…
Bien sûr, en moi, existe le prof. C'est mon premier métier, celui que j'ai choisi avec conviction pour répondre au désir qui était le mien de partager des connaissances, de donner envie d'en savoir plus. Parfois, il me passe dans la tête des idées bizarres, comme celles de réapprendre ce que j'ai oublié ou de découvrir ce que je n'ai jamais su. Mais bon, le constat est simple, les journées n'ont que 24 heures et elles sont bien trop courtes pour que je parvienne à y caser tout ce que je souhaiterais ! Surtout que j'en passe une partie à dormir.
Bien sûr, en moi s'est développée l'écrivaine. Elle a vécu cachée dans l'ombre de mon esprit, attendant son heure pour s'exprimer pleinement… Mes idées bouillonnent. Au cœur de cette semaine nuancée, j'ai l'impression d'avoir ravivé une flamme, celle que mon activité principale éteint bien trop souvent, mais qui n'attend qu'une étincelle pour reprendre. L'écriture est mienne à travers les rêves éveillés de mon âme, je lui dois l'intensité et la chaleur de ma vie.
Et je suis aussi photographe ! Ainsi, j'ai occupé trois de mes soirées à photographier le spectacle de la troupe théâtrale de mon lycée, à me laisser envahir par une pièce magnifique dans lequel le théâtre parle de lui-même, fondant sous le charme d'un personnage fantasque, incontrôlable pour lequel la réalité s'était totalement effacée derrière le jeu de l'acteur permanent. J'ai adoré « Le théâtre ambulant de Chopalovitch » de Lioubomir Simovitch, tant par le regard de la photographe sur le jeu des acteurs que par l'écoute attentive de ce texte riche dans lequel les mots rebondissent d'un personnage à l'autre. Voici une de mes tirades préférées, celle de Monsieur Philippe Ternavatz :

« Je me dresserai,
opprimé, brisé, terrassé,
avec mon épée en bois
contre les armées d’acier.

Sur mon épée en bois,
aux enfants désolés,
aux mères éplorées,
j'apporterai la liberté.

Sur mon cheval de bois
j’envahirai la Bourgogne,
l’Angleterre et la Pologne,
avec mon épée en bois.

Je montrerai à toute la terre
le tronc noir en fer,
l’enclume tranchée
avec mon épée.

À travers les obscures nations
qui dans leurs chaînes aboient
je combattrai le dragon
avec mon épée en bois.

Je partirai vers le nuage
qui comme l’acier rougeoie,
pour transpercer le dragon
avec mon épée en bois.

J’emmènerai des nuées
dans l’écume et la brise
par mon épée en bois
la jeune fille conquise.

Porté par les larmes
les sanglots et les voix,
je volerai dans les flammes avec mon épée en bois. »

C'est ainsi, elle me fait rêver… Vous pouvez consulter le manuscrit, en cliquant sur le .doc titré : « PREMIÈRE PARTIE TABLEAU I L'ARREST… »
Bon week-end à tous.

9 avrilBeaucoup d'occupations ces derniers jours que je vous raconterai bientôt, mais je souhaitais avant tout partager avec vous un sujet de réflexion : quelle est le véritable rôle des médias ?
Mes élèves de première S m'ont accueillie mardi en me disant : « Madame, vous avez vu le reportage de France 3 sur notre lycée ? Franchement, c'était nul… » Comment ne pas détecter dans leur propos la tristesse, la désillusion voire un soupçon de colère et comment ne pas maudire ceux qui avaient réalisé ce reportage pour avoir blessé autant de gens de façon aussi inutile et inconsciente ?
Oui, mon lycée n'est pas un lieu élitiste. Oui, dans mon lycée, on trouve de tout : des élèves adorables et d'autres qui le sont nettement moins. Oui, dans mon lycée, le monde n'est pas rose tous les jours et, régulièrement, même avec l'expérience qui est la mienne, je dois me battre pour rester ce que je suis censée symboliser : un adulte cohérent représentant l'autorité. Oui, parfois, rarement il est vrai, à mon corps et à mon cœur défendant, je dois prendre sur moi et jongler avec l'inacceptable… Je n'en tire aucune fierté, juste la conscience de ma propre limite et l'inquiétude de la voir toujours repoussée jusqu'au moment où elle sera atteinte. Mais ce que je constate chaque jour me porte également : des professeurs investis dans la réussite de leurs élèves, à leur écoute quand il le faut, capables d'adapter leur attitude à la situation de chacun, se démenant pour les amener à progresser, pour créer une dynamique de réussite. Les élèves en sont bien conscients quand ils viennent vous remercier pour ce que vous leur offrez avec votre cœur et votre savoir.
Alors, comment accepter l'inacceptable quand tout ce travail est balayé sans vergogne pour un obscur reportage, manipulé, dépouillé de sa substance profonde, pour offrir non pas un regard honnête et argumenté, mais juste ce dont les journalistes avaient besoin : il leur fallait un côté sombre, ils ne l'avaient pas, alors ils l'ont créé sur nos fragilités, nos failles et nos incertitudes. Tant pis si, pour y parvenir, ils devaient mentir, déformer, tricher et se compromettre ! Tant pis si cet objectif incontournable signifiait écraser sans sourciller les autres, parents, élèves, enseignants, au passage ! Qu'importe si ces quelques minutes dénigrent la tâche de ceux qui se confrontent chaque jour à la difficulté ! Où êtes-vous donc, petits reporters sans scrupules, quand nous éduquons vos enfants, leur apportons leur meilleur de nous-mêmes ? Terrés, bien à l'abri de classes de trente-cinq élèves qui sont notre lot quotidien, votre utilité au final se résumerait-elle à faire basculer la vie d'autrui sans le moindre état d'âme ? Je vous maudis de détruire mon lieu de travail, sa crédibilité, sa valeur et la mienne avec ! Quelles excuses vous donnez-vous pour agir de façons aussi irresponsable et égoïste ? Quelle insensibilité est la vôtre ?
Alors, oui, je suis en colère ! Alors, oui, j'aurais envie de demander des comptes à ces êtres méprisables qui se vendent chaque jour à l'audimat quand mon combat journalier est d'accompagner mes élèves vers la réalisation de leur projet, pour qu'ils sortent grandis de leur passage dans ma classe, de gérer l'hétérogénéité d'un public pas obligatoirement acquis ni à ma matière, ni à ma cause, d'apprendre à surmonter les échecs ou les remises en question et de croire encore et toujours, même quand les médias s'en mêlent ! Mais non, je ne le ferai pas, car, pour se comprendre, il faut partager de belles valeurs communes et mes illusions à cet égard se sont déjà éteintes…
Le coup de gueule est terminé. Je vous souhaite une belle journée.

6 avrilCette semaine, ce sera carnaval tous les jours ! Dans la folie ambiante, à défaut de trouver un modèle pour représenter Aila, me voilà promue jeune fille de 17 ans, armée d'un kenda ! Je ne suis pas certaine que, même de loin, je fasse illusion. Mais bon, tant pis, c'était rigolo et j'ai joué le jeu ! Allez, je partage avec vous un cliché, juste pour rire !

Aila… ou pas !
Aila… ou pas !

Le soleil s'en est déjà allé… Quel dommage ! Mais je suis parvenue à capturer quelques images avant de le voir s'éclipser. Les premiers papillons ont fait leur apparition dans les jardins ou sur les berges de la Seine (Tircis, Piéride, Azuré) tandis que les arbres en fleurs égayent le paysage.

Bord de Seine
Bord de Seine

Bord de Seine
Bord de Seine

Demain la reprise pour beaucoup d'entre nous, alors, bon courage.

2 avrilRien à faire, le temps m'échappe et je le sens s'écouler entre mes doigts sans pouvoir le retenir… et dire que mon dernier blog date déjà de mercredi dernier ! Mille excuses pour vous avoir abandonnés, je reviens !
Hier, c'était carnaval au lycée, un 1er avril, il faut le faire ! Non, non, je vous jure, ce n'est pas une blague ! Le pire de l'histoire est que, l'an passé, je m'étais acheté en solde un déguisement que j'avais soigneusement rangé en attendant le prochain carnaval, tellement soigneusement que je l'ai perdu corps et biens, la tuile. En conclusion, persuadée que je finirai bien par le retrouver avant le carnaval de l'année prochaine, j'ai décidé de réinvestir dans un nouveau déguisement (en promotion cette fois !) J'ai passé ma commande trois semaines avant le carnaval, avec un petit coup de fil pour m'assurer que la livraison serait en temps et en heure. Coup de sonnette du facteur, youpi ! Ouverture du carton avec précipitation pour découvrir la totale pour Astérix (gourde, gobelet, glaive et casque) taille minimoy, plus le nécessaire pour combattant de l'extrême (fusil à effets sonore et lumineux, bandeau et maquillage US army) ! Glup… Petit moment de flottement avant de se précipiter sur le téléphone et d'espérer une correction immédiate de cette erreur de livraison. Mais non. Décidément, je suis maudite cette année… Alors, je suis passée au plan B. Lors des soldes de l'an passé (encore !), j'étais tombée sur une belle robe de bal de couleur automnale, pas tout à fait de celle dont on rêve quand on est petite fille, mais pas loin, une robe pour une princesse qui a quitté l'âge tendre depuis longtemps… Mon petit cœur et mon âme de midinette n'avaient pas résisté à la tentation et, pour quarante euros, s'étaient offert la robe rêvée… Ne vous moquez pas comme ça, une fois de temps en temps, ça fait plaisir de se laisser emporter par des plaisirs oubliés ! Petite discussion avec mon adorable voisin qui me propose une perruque pour accentuer le côté déguisement (faut dire, une robe de bal n'est pas vraiment un déguisement…) Et hop ! Je serai une actrice, cheveux courts et roux, sur le point de recevoir un oscar (j'aurais pu tenter l'oscar de la meilleure prof, mais je n'ai pas osé !) Voici quelques images :

Lâcher de ballons au lycée
Lâcher de ballons au lycée

Envol des ballons dans la cour d'Évariste Galois
Envol des ballons dans la cour d'Évariste Galois

De nouveau, la semaine arrive à son apogée, alors direction : le week-end ! Bonne journée.




Extrait gratuit d'un des livres de la saga d'Aila offert par Catherine Boullery, auteure de fantasy (autres passages sur Amazon). Excellente lecture ;)

Bonneau vint réveiller Aila le lendemain matin.
— Prête ?
Elle hocha la tête, tandis qu’il tirait de son pourpoint quatre lettres qu’il lui tendit.
— Tu as raison et je te soutiendrai jusqu’au bout.
— Merci, dit-elle simplement.
Habillée, elle sortit dans la cour où son oncle l’attendait. Ils partirent ensemble, sans échanger le moindre mot. Juste sur le point de parvenir au champ d’entraînement, il rompit le silence :
— Tu ne disposeras que d’une seule arme personnelle. J’ai préparé ton kenda et je te le donnerai le moment venu.
Elle hocha la tête, puis ils se mêlèrent à la foule impatiente, avant de rejoindre les autres concurrents. Arrivée parmi les élèves de Barou, Aila sentit leurs yeux sur elle, mais elle perçut moins d’hostilité que ce qu’elle escomptait. Elle soutint tous les regards qu’elle croisa, se gardant d’afficher la moindre lueur de défi. Elle attendait juste la suite des événements.
Le son d’un cor retentit et le silence s’installa dans l’assemblée. Elieu prit la parole :
— Les joutes se poursuivent aujourd’hui entre les onze meilleurs combattants sélectionnés par Barou. Je vous rappelle les noms des gagnants de la course d’hier : Émelin Gingon, Arist…
Aila intervint :
— Monseigneur !
Elieu s’arrêta, tandis que tous les regards se focalisaient sur elle.
— Je sollicite la faveur d’être réintégrée à la première place qui était la mienne.
Le châtelain, gêné, se tourna vers le maître d’armes qui ne bougea pas.
— J’entends votre demande, Aila, mais je ne puis y répondre favorablement, n’ayant pas obtenu l’assentiment de votre père.
Aila affronta Barou, lui adressant directement la parole :
— Barou, que vous le vouliez ou non, je participerai à cette joute. Je vous offre la liberté de me laisser concourir en me donnant votre permission ou celle de souffrir parce que vous ne me l’accorderez pas. Que choisissez-vous ?
L’intransigeant maître d’armes conserva la même fixité.
— Très bien, vous empruntez la route la plus douloureuse. Que tous ici soient témoins du fait que j’ai cherché à vous épargner ! Par les fées, je fais appel à une loi ancienne et encore en vigueur, le « Patrico Determago », je désire changer de père !
Autour d’elle, l’assistance s’anima. Rares étaient les gens qui avaient entendu parler de cette loi, mais Barou, oui. Pour la première fois de sa vie, il tourna son visage incrédule vers la jeune fille et croisa brièvement son regard avant de s’en détourner. Le mage du roi, l’homme à la barbe blanche, intervint, tandis que les murmures de la foule se calmaient.
— Je suis le mage Orian. Je connais cette loi et je détiens le pouvoir de la faire appliquer. Sais-tu les documents que tu dois me fournir ?
Serrant les dents pour ne pas trembler, Aila répondit :
— Oui, mage royal. J’ai besoin de quatre témoignages de proches qui allèguent que celui qui m’a donné la vie ne m’a pas aimée, ne m’a pas protégée et qu’il n’a jamais participé en aucune façon, pas même financière, à mon éducation.
— Je vois que tu connais la loi, Aila Grand. Ta mère est décédée aujourd’hui, et tu n’ignores pas que, parmi les quatre déclarations, il me faut la sienne qui dénonce le comportement de ton père actuel ?
Aila se maîtrisa davantage tant elle sentait la tension lui étouffer la poitrine, mais elle tint bon.
— Je le sais, mage royal. Elle était au courant et avait écrit ses dernières volontés, avant sa mort, en présence de témoins qui pourront tous confirmer sa validité.
— Elle ment ! hurla Barou.
Subitement, il perdit le contrôle de la situation et explosa :
— Elle ment ! Jamais ma femme ne m’aurait trahi de la sorte ! Jamais !
Le regard sévère d’Orian l’invita à se reprendre, ce qu’il réussit au prix d’un effort considérable.
— Apporte-moi les documents, jeune Aila.
Portée difficilement par ses jambes, elle s’avança vers lui, saisit les lettres dans son gilet, puis les tendit au mage.
— Sais-tu également qu’en changeant de père, tu renonces définitivement toute prétention sur l’héritage auquel tu aurais pu légitimement prétendre ?
— Non, je l’ignorais, mais ma détermination n’est en rien modifiée.
— Et que ton frère deviendra ton cousin ? poursuivit Orian.
Elle ne l’avait pas réalisé non plus.
— Qu’importe, frère ou cousin, ce qui compte est ce que nous partagerons.
Étrangement, perdre son unique frère constitua ce qui lui coûtait le plus…
— Que les autres témoins avancent vers moi !
Hamelin et Mélinda se regardèrent avant de se rapprocher du mage royal, tandis que Bonneau fendait la foule vers Aila. Tous jetèrent un coup d’œil plus ou moins rapide vers Barou dont la colère s’amplifiait visiblement.
— Présentez-vous, je vous écoute.
Bonneau prit la parole :
— Je m’appelle Bonneau Grand, le frère de son père. J’assistais sa mère lors de la rédaction de sa lettre. Je soutiens la requête d’Aila. Je certifie que son père n’a jamais aimé, protégé sa fille ou subvenu à ses besoins. Je suis le premier témoin.
Mélinda lui succéda :
— Et je suis le second. J’appuie la demande d’Aila. En tant que châtelaine du comté d’Antan, je me tenais aux côtés de mon amie quand elle a rédigé cette lettre. Je confirme que son père n’a jamais aimé, protégé sa fille ou subvenu à ses besoins.
Barou se décomposait au fur et à mesure que sa colère tombait, muée en incompréhension totale. Hamelin termina :
— Je suis le troisième témoin. Comme mage de ce château, je fus présent lors de la rédaction de la lettre par sa mère. Je supporte Aila dans sa requête. J’atteste que son père n’a jamais aimé, protégé sa fille ou subvenu à ses besoins.
Le mage royal hocha la tête gravement.
— J’ai entendu vos témoignages. Je n’ai plus qu’à vous donner lecture de la lettre de la défunte :
Moi, Efée Grand, mère d’Aila Grand et épouse de Barou Grand, soutient la requête de ma fille Aila contre son père. J’affirme que son père n’a jamais aimé, protégé sa fille ou subvenu à ses besoins.
Barou secouait la tête, les épaules affaissées. Le mage royal se tourna vers lui.
— Barou Grand.
Le frère de Bonneau leva vers lui des yeux dévorés de chagrin.
— Vous êtes un grand homme dont le courage et la valeur sont reconnus de tous et vous avez su gagner l’estime de chacun par votre bonté. Même le meilleur d’entre nous peut commettre une erreur et il apparaît indubitablement que vous en avez accompli une envers votre enfant. Sa demande soutenue par celles de quatre témoins, dont sa mère, votre femme, me paraît légitime et j’accède à sa requête.
Il se tourna vers la jeune fille.
— Damoiselle Aila, je vous libère de la tutelle de Barou Grand. N’étant pas majeure, je me dois de vous trouver un autre père. Avez-vous choisi une personne ou dois-je me substituer à vous ?
Elle pivota vers Bonneau et reprit, la voix tremblante :
— Mage royal, ma mère m’a confiée à mon oncle qui, depuis, m’a apporté tout ce qu’un père doit donner à ses enfants : l’amour, l’attention, le partage. Il a subvenu seul à mon éducation et tout ce que je possède aujourd’hui, ce sont ses mains et son cœur qui me l’ont offert. S’il y consent, je le voudrais comme père, car c’est la meilleure personne que je connaisse.
Elle se rapprocha de Bonneau qui lui sourit, avant de se tourner vers Orian.
— Mage royal, je me suis occupé de cette jeune enfant depuis sa naissance et je l’ai élevée depuis la mort de sa mère. La vie ne m’a jamais offert de plus beau cadeau, j’accepte avec joie de devenir ce que j’ai toujours été pour elle : son père.
Orian les regarda.
— Alors, qu’il en soit ainsi ! De par les fées, je déclare solennellement qu’Aila Grand, fille de Barou Grand n’est plus. Aujourd’hui, elle devient Aila Grand, fille de Bonneau Grand. Cette décision sera consignée dans les registres du château et validée par les signatures et cachets d’Hubert et d’Avelin d’Avotour, fils du roi Sérain d’Avotour, ici présents.
Bonneau prit sa fille dans ses bras, tandis qu’un tonnerre d’applaudissements retentissait tout autour d’eux. Les combattants de Barou se sentaient mal à l’aise. Fidèles à leur maître d’armes, ils avaient compris, pour la plupart, le message du mage : même le meilleur des hommes pouvait se tromper… C’était l’erreur de Barou, sûrement la seule et l’unique, mais de taille et il devait l’assumer.
— Reprenez, sire Elieu. Nous ne devons plus accumuler de retard, intervint Hubert.
— Bonneau, acceptez-vous que votre fille participe aux joutes ?
Le nouveau père d’Aila éclata de rire :
— Il ne manquerait plus que je dise non ! Je la forme à cela depuis son plus jeune âge ! Alors oui ! Mille fois oui !
Une salve d’encouragements ponctua ses propos. D’une façon bizarre, la journée la plus difficile de la vie d’Aila devenait celle de sa consécration. La tension était retombée, elle se sentait toute à la fois vidée et apaisée. Elle appréciait l’engouement de la foule à son égard, toute à sa joie que Bonneau fût enfin son père et surtout que tout fût terminé. Une ombre passa sur son cœur quand elle pensa à Aubin. Pourvu qu’elle ne le perdît pas… Elle leva la tête, le cherchant des yeux sans l’apercevoir. Barou avait également disparu. Mélinda et Hamelin se rapprochèrent d’elle et de Bonneau pour les féliciter, leurs expressions mélangeant résignation, tristesse et gaîté…

Elieu se racla la gorge pour reprendre contenance :
— Voici donc, dans l’ordre, les cinq cavaliers vainqueurs de la course d’hier : Aila Grand, Émelin Gingon, Aristide Héran, Aubin Grand, Aimé Faller. Ils vont rejoindre leur équipe, celle des meilleurs combattants qu’Avotour n’ait jamais formés et prouver leurs valeurs. Les joutes seront réparties sur les épreuves suivantes : tir à l’arc sur cibles fixe et mouvante, duels à l’épée, puis au corps à corps et, enfin, avec un instrument de combat de votre choix. Nous avons imparti un temps limité à certaines d’entre elles. Vous devrez démontrer votre résistance, votre maîtrise des armes, votre aptitude à vous défendre et à attaquer. Commençons par la première avec le tir sur cible fixe. Que les meilleurs gagnent !
Le groupe d’adversaires partit vers le pas de tir. Ils se placèrent par ordre d’arrivée, tandis qu’Aila, traînant en arrière, cherchait Aubin des yeux sans le trouver. Son cœur frémit. Par sa faute, il allait rater le début de la joute…
— Qui manque à l’appel ? questionna Hubert après un rapide décompte des présents.
— Aubin Grand, le fils de Barou, répondit Elieu.
— Alors, nous débuterons sans lui, reprit le prince.
— Non ! S’il vous plaît ! Sa situation mérite attention… Donnez-lui une chance d’arriver ! Peut-être pourrions-nous envoyer une personne le chercher, supplia Aila.
Le regard froid du prince se posa sur elle quand une voix leur parvint, détournant Hubert des mots qu’il allait prononcer.
— Inutile, me voici. Me permettez-vous de participer malgré mon retard, Prince Hubert ?
— Installez-vous. Que le tournoi commence !
Aila ressentit un immense soulagement en entendant Aubin, mais un coup d’œil lui suffit pour comprendre que plus rien ne serait comme avant : il lui tournait ostensiblement le dos. Sa vie avait vraiment basculé en ce jour. À quelles autres conséquences, ignorées aujourd’hui, allait-elle devoir encore faire face demain ? Elle chassa ses préoccupations pour se concentrer. Elle excellait au tir à l’arc et rien ne devait la distraire. Parmi les concurrents, qui donc jugeait-elle susceptible de lui poser des problèmes ? Aubin, naturellement, l’un des meilleurs dans cette discipline, elle n’oubliait pas qu’il lui avait appris à tirer et offert son premier arc. Figuraient aussi Aristide Héran et Aimé Faller dans les gagnants de la course, mais la proportion d’archers de valeur baissait chez les nouveaux exceptés Adam Meille, Tristan Karest et Pardon Juste peut-être. Les autres n’accompliraient pas de miracles, elle le tenait désormais pour acquis. Son tour approchant, Aila fixa son attention sur la cible, occultant toute distraction. Les résultats des concurrents précédents étaient tout à fait ceux escomptés, excepté la découverte d’un adversaire de taille inattendu : Pardon Juste avait plus que brillé… Il serait un rival intéressant sur des cibles mobiles.

Enfin, son tour arriva pour le premier test : cinq cibles de plus en plus éloignées et une flèche pour chacune d’entre elles. Dans cette épreuve non minutée, Aila prit son temps. Elle encocha sa première flèche, inspira et expira longuement, banda son arc et lâcha la corde. Elle suivit du regard la trajectoire de son trait et sourit quand il se planta au milieu du cercle. Les quatre suivantes réussirent leur parcours vers le cœur des cibles, sans l’ombre d’un écart. Deuxième test : cinq carrés de la largeur d’une main, placés à des hauteurs différentes et toujours cinq essais. Là encore, l’épreuve ne lui posa aucun problème. Cependant, son ultime flèche légèrement décentrée la mécontenta. Elle se promit d’accroître sa vigilance, ce genre de détail pouvait coûter une victoire… Aubin, le dernier à passer, réussit avec une facilité déconcertante, prouvant une fois de plus son excellence au tir à l’arc.

Pour la joute suivante, les concurrents se partagèrent en deux groupes, tirant une pièce de bois coloré dans un chaudron. Deux personnes de jetons de même couleur se retrouvaient à combattre ensemble. Pour son plus grand désespoir, Aila tomba sur Hector Plantu, un jeune homme gigantesque : pas loin de deux mètres de haut, des muscles en acier et une tête d’idiot du village qui ne lui rendait pas justice. Elle l’avait souvent observé et connaissait son unique défaut : il n’en présentait aucun. Néanmoins, le fait qu’elle évitait le combat contre Aubin la soulagea sincèrement, c’était déjà ça. Elle profita du temps qui lui restait avant la rencontre avec Plantu pour analyser tous ceux qui combattaient et ainsi parfaire ses connaissances sur chacun d’eux. Elle repérera la fragilité d’Aimé Faller dans la protection de son flanc droit, les enchaînements bien rodés d’Adam Meille qui alternait attaques et parades, rehaussées par une inventivité débridée, lui permettant de s’en sortir facilement. Elle engrangea tous ces petits détails avec minutie, prête à les utiliser, le cas échéant…

Quand vint son tour contre Hector Plantu, Aila pensa que limiter les dégâts représentait la meilleure solution, à moins que… Ils se placèrent face à face et, dès le signal du départ, elle entreprit de faire tournoyer son épée au-dessus d’elle, guettant la réaction de Plantu. Elle observait le mouvement de ses yeux, tandis que le sifflement de son arme rythmait le combat à peine commencé. Dès que la lame passa derrière la tête d’Aila, il se fendit pour attaquer, mais elle avait déjà anticipé sa manœuvre et, pivotant sur elle-même, tout en se déplaçant, elle le frappa sur le flanc gauche. Poursuivant sur sa lancée, elle se dressa dans son dos, l’obligeant à se retourner pour se retrouver face à elle. Les yeux d’Hector Plantu jetaient des éclairs. Pas le moindre instant il n’avait pensé que cette fichue gamine pourrait le toucher et il en fulminait de rage et de dépit. Comme Aila l’espérait, il avait péché par excès de confiance, lui dévoilant la brèche dans laquelle elle s’était aussitôt engouffrée. Comme quoi sous-estimer un adversaire que l’on n’avait jamais vu combattre affaiblissait la capacité de défense. En dépit de son assaut réussi, en face de l’excellent épéiste qu’elle affrontait, Aila se contenta de résister vaillamment jusqu’aux dernières minutes du combat. Ce fut alors qu’une idée folle surgit dans son esprit… Elle évalua la hauteur du grand gaillard, la dureté du terrain, l’élasticité de sa lame et réfléchit à la façon de la planter dans le sol pour s’en servir comme de son kenda. Elle allait tenter le coup, jouant à quitte ou double. Cinq pas d’élan pour se rapprocher de Plantu, enfoncer l’arme, mais pas trop et s’appuyer dessus pour s’élever dans les airs dans un saut pendant lequel elle pivota modérément. « Surtout ne lâche pas l’épée ! », songea-t-elle, comme une prière. Elle sentit quand la lame résista pour ressortir du sol dans lequel elle s’était plantée, puis le moment où, enfin, elle céda à l’action exercée sur elle. Aila resserra sa prise sur le pommeau tout en maîtrisant son mouvement pour parvenir sur les épaules de Plantu, alors que l’acier se dégageait de la terre sans trop déséquilibrer son envol. Son adversaire se retrouva soudainement chevauché par la jeune fille, le tranchant sur la gorge, tandis que le gong de fin retentissait. Aila lâcha son arme et descendit avec souplesse des épaules du perdant. Il lui jeta, cette fois-ci, un regard haineux et s’en fut, dédaignant la main qu’elle lui tendait pour le salut rituel.
— Concurrent Plantu, recommanda sèchement Avelin, je vous invite à aller saluer votre partenaire comme vous le devez.
Plantu oscilla l’espace d’un instant avant d’obéir à son prince, retournant donner une poignée de main, la plus brève possible, à Aila qui demeura impassible.
— Concurrent Plantu, intervint à nouveau Avelin, inutile de vous représenter aux joutes suivantes, je vous raye dès maintenant de la liste des participants. Pour moi, il est hors de question de prendre un combattant qui ne respecte pas son adversaire, ne serait-ce que pour son adresse…
Hector Plantu, rouge de honte, hocha la tête, puis s’inclina en s’éloignant, penaud.
— Ultime épreuve de la matinée au pas de tir ! informa Elieu.
Aila soupira. Encore une ce matin…, et la dernière avant de manger, fantastique !

Le tir sur cible mobile ne fut qu’un jeu d’enfant pour Aila. Elle adorait cette traque subtile qui mettait tous ses sens en alerte, qui sollicitait au maximum la finesse de son oreille et son acuité visuelle. Elle jubilait de bonheur et cette joute renforçait son impression de se dédoubler, comme si elle captait le moindre son et détectait le mouvement le plus infime… Là encore, elle observa les concurrents : Aubin et Pardon ressortaient parmi les meilleurs. Ensuite, le déjeuner apporta une coupure bienvenue pour tous. Elle rejoignit la tente dans laquelle les repas étaient servis. Ne se sentant pas à sa place avec les élèves de Barou, son assiette remplie, elle s’écarta d’eux pour manger son contenu. Elle entrevit la silhouette d’Aubin, mais ne leva pas la tête vers lui. Elle voulait encore conserver l’espoir de demeurer son amie à défaut d’être sa sœur ou sa cousine… Elle avait suivi les résultats des joutes et, ravie, elle constata qu’Aubin restait bien placé dans la course. Parmi les gagnants potentiels, les noms d’Adam Meille, de Tristan Karest et de Pardon Juste revenaient souvent dans les conversations. Aila entendait peu le sien, car aucun élève de Barou n’oserait la considérer comme un possible vainqueur sans faire offense à son maître d’armes. Au final, probablement à cause de sa présence trop proche, les discussions paraissaient gênées ou devenaient des murmures alors elle préféra s’éloigner un peu plus.

Un instant, peut-être à cause de la tension vécue et de la fatigue, Aila eut envie de fuir toute cette animation, mais, maintenant qu’elle avait tapé du pied dans la fourmilière, elle se devait d’aller jusqu’au bout. Toutefois, elle ne savait plus si tout ce qu’elle avait désiré en valait vraiment la peine. Elle regarda autour d’elle. Tous les villageois participaient à la fête : enjoués et rieurs, ils pariaient vraisemblablement sur les vainqueurs possibles, jouaient et perdaient tout aussi sûrement. Elle parcourut les visages de ceux qu’elle croisait, un mélange de têtes connues au milieu d’étrangères. La joute avait dû déplacer des gens de très loin. Se fondre parmi eux, disparaître sans laisser de trace, devenir une personne comme les autres, anonyme, quelle tentation… Levant les yeux, elle regarda son château, ceint de murailles imposantes, qui dressait son donjon avec fierté vers le ciel, et réalisa à quel point elle l’aimait. La perspective de sa sélection signifierait qu’elle quitterait tout ce qui avait constitué sa vie jusqu’à présent, et son cœur se gonfla de tristesse à cette éventualité. D’un autre côté, peut-être cela lui permettrait-il de tout reprendre à zéro, de devenir une autre que la fille ignorée du plus grand héros d’Avotour. Sauf si, malheureusement, sa réputation s’étendait au-delà des frontières d’Antan… Égarée dans ses idées, une voix la ramena dans le présent.
— Pardon, Hamelin, je ne vous ai pas écouté…
— J’ai dit que tu paraissais perdue dans tes pensées.
— Mage Hamelin, quel fin observateur vous faites !
— Moque-toi du vieil homme que je suis…
— Jamais, Hamelin ! Je faisais juste semblant et vous avez raison, j’étais perdue… dans mes pensées.
— Tu as vécu de grands bouleversements en très peu de temps et tu es si jeune. Trouver la bonne route représente déjà bien des difficultés à l’âge adulte…
— Avez-vous avez déjà hésité ? Avez-vous déjà eu en face de vous tellement de routes que vous n’avez aucune idée de laquelle choisir ?
— Oui, Aila. Malheureusement, mon expérience ne te servira à rien. Tu maîtriseras ta vie aussi longtemps que tu agiras selon ton cœur. Toutes nos décisions ne sont pas faciles à prendre, comme celle de changer de père, mais une fois engagée sur cette nouvelle route, tu découvres d’autres portes dont tu ne soupçonnais même pas l’existence.
— Même celle de quitter tous les siens ?
— Rien ne t’empêchera de réapparaître lorsque tu le souhaiteras. Ce ne sera pas un adieu, juste un au revoir…
— Serai-je capable de revenir, de me confronter à nouveau à celui qui n’est plus mon père et à cette indifférence que j’ai peut-être convertie en haine !
— Barou a vécu une expérience terriblement douloureuse… Lui non plus ne ressort pas indemne de ce qu’il a engendré. Sans doute, apprendra-t-il de ses erreurs ? Et toi, Aila, crois-tu que tu reviendras telle que tu seras partie ? Bien sûr que non ! La vie se chargera de te transformer en une femme mûre, pleine de sagesse. Peut-être même arriveras-tu à ne plus espérer son amour, car là réside le fond du problème. Théoriquement, tu peux changer de père, il n’en reste pas moins le père dont tu désires être aimée…
C’était si vrai… La subtilité d’Hamelin la touchait au plus profond de son être. Quel enfant ne voudrait pas être chéri par ses parents, d’autant plus quand il n’en a plus qu’un ? Elle avait passé sa vie à rêver de cet amour et, à présent, elle avait perdu son dernier espoir. Cela ne se produirait jamais plus, maintenant. Elle était certaine que seule la haine que Barou éprouverait à son égard permettrait à l’homme de survivre à ce revers…
— Il te reste encore beaucoup de temps pour modifier l’avenir, Aila, ce serait un tort de se fermer à tout espoir. Les fées sont nos alliées. Un jour peut-être décideront-elles de t’aider à y voir clair…
Elle sourit. Elle n’avait jamais compris comment Hamelin, si logique, si rationnel, pouvait croire en elles. Un jour, se souvenait-elle, elle lui avait demandé pourquoi il parlait d’elles comme si elles existaient réellement.
— Allons donc, Aila ! Comment oses-tu douter de leur existence ? Elles vivent là, partout autour de nous, à chaque instant, veillant sur nous comme les êtres invisibles qu’elles sont ! Nous n’avons pas besoin de voir pour croire ! Tu as bien lu tout ce que je t’ai donné sur les fées ! En conséquence, tu sais qu’elles existent !
Elle se souvenait à quel point elle était restée bouche bée devant Hamelin, inflexible ! Lui, si calme, était sorti de ses gonds, donc il était inutile de relancer le débat aujourd’hui.
— Peut-être…, hasarda-t-elle.
La voix d’Elieu qui rappelait les concurrents pour la prochaine épreuve se fit entendre et Aila se leva.
— Que les fées t’escortent où que tu ailles, souffla Hamelin, la voix tremblante.
Elle posa son regard sur lui, surprise par toute l’émotion que le vieil homme dégageait. Elle l’entoura de ses bras avec une immense tendresse.
— Votre souvenir m’accompagnera partout où j’irai et réchauffera ma vie, même en plein cœur du froid, lui murmura-t-elle.
Ils se sourirent et Aila déposa un bisou sur sa joue avant de rejoindre les concurrents.


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